“Sauver, protéger, témoigner” c’est la devise de SOS Méditerranée. Sauver, parce le personnel de l’association est là pour secourir les personnes qui traversent la mer Méditerranée. Protéger car à bord, les migrants sont nourris, soignés et accompagnés psychologiquement par les bénévoles et les médecins. Mais, l’ONG compte aussi sur la sensibilisation en témoignant régulièrement des histoires qui se déroulent à bord du bateau. Des journalistes sont accrédités pour chaque départ en mer afin de montrer le déroulé des opérations et de montrer à l’opinion publique que la situation est critique. “ On voit bien que l’opinion publique est scandalisée de voir que la mer est un vrai cimetière mais du côté des dirigeants, rien ne semble trop bouger ”, confie Hervé, bénévole à l’antenne toulousaine de SOS Méditerranée. L’ONG ne se met jamais en danger et agit dans le strict respect du droit maritime et du droit humanitaire.
“Les garde-côtes libyens ont des armes, pas nous”
“ La pire situation qui peut arriver c’est lorsque notre bateau arrive trop tard sur le lieu de l’appel à l’aide ”, confie Gilles, bénévole toulousain de SOS Méditerranée. À bord de l’Ocean Viking, les appels au secours affluent. Les personnes qui se retrouvent en pleine mer fuient leur pays d’origine pour différentes raisons : guerre, dictature, changement climatique, mariage forcé, mutilations sexuelles ou encore troubles religieux où encore pour travailler. L’action de l’association s’inscrit dans le strict respect et l’application du droit maritime international et du droit humanitaire. Comme le stipule la Convention SOLAS qui est la convention internationale sur la sauvegarde de la vie humaine en mer, “ Tout navire a l’obligation de porter assistance sans délai à une personne en détresse en mer ”. C’est pourquoi, lorsque l’Ocean Viking reçoit un “ mayday ” c’est-à-dire le message de détresse avec danger de mort, le bateau se dirige au plus vite sur le lieu indiqué. Par contre, le navire ne peut pas mettre son équipage en danger et doit respecter les lois. C’est pourquoi il ne franchit jamais les zones côtières interdites. Face à eux, les garde-côtes libyens font souvent pression et empêchent l’association française de trop s’approcher. “Ils ont des armes, pas nous ”, indiquent les deux bénévoles de Toulouse. Selon les chiffres officiels, il y aurait eu plus de 20000 morts depuis 2014 dans la Méditerranée. Grâce à l’Ocean Viking et aux personnes qui le composent, ce sont plus de 33000 migrants qui auraient été secourus.
L’Ocean Viking, le navire qui sauve
Après avoir été contraints d’abandonner leur premier navire l’Aquairus en 2018, SOS Méditerranée et son partenaire médical MSF ont fait leur retour une année après avec l’Ocean Viking. Ce géant des mers a été construit en 1986 en Scandinavie comme navire d’assistance en mer du Nord pour l’industrie pétrolière et gazière. Son envergure (70 mètres de long, 15,5 de largeur et avec une capacité de 300 personnes) fait de lui l’un des seuls navires capable de secourir autant de vies. Il a été aménagé afin d’optimiser sa capacité de recherche et de sauvetage et de faire au mieux pour accueillir les rescapés à bord. Sur le navire, 24 personnes : 14 marins-sauveteurs professionnels dont un coordinateur des opérations de recherche et de sauvetage, 8 personnes en charge des activités post-sauvetage, 1 chargé de communication et 1 photographe-vidéaste. Lorsque le bateau est à quai à Marseille, des bénévoles sensibilisent et expliquent le rôle de ce bateau. L’objectif : faire connaître les actions de l’ONG et récolter un maximum de dons pour aider l’association qui a besoin de 22000 euros par jour pour agir. SOS Méditerranée vit grâce à 85% de dons de particuliers et 10% grâce aux collectivités territoriales. À noter que l’Occitanie et la Haute-Garonne sont très “ généreux ” avec l’ONG selon les deux bénévoles de la Ville rose. Ces sauvetages en mer sont réguliers dans cette zone dangereuse mais l’association française doit faire face à un nouveau problème : le gouvernement italien qui durcit ses règles d’accueil des migrants.
“ Le gouvernement italien veut nous assécher financièrement ”
SOS Méditerranée qui accoste historiquement sur les côtes italiennes, fait face au nouveau gouvernement d’extrême-droite de Georgia Melloni qui a sorti un nouveau décret. Concrètement, les navires de secours civils devront désormais se rendre en Italie, dans un port de débarquement sûr, après chaque sauvetage. Or, en pratique, aujourd’hui les navires effectuent plusieurs sauvetages avant de débarquer les rescapés. Autre changement significatif, les organisations craignent que les autorités italiennes désignent “des ports de débarquement plus éloignés”. Une entrave délibérée à l’action des navires de secours civils pour les ONG : “ Ces deux facteurs ont pour but de maintenir les navires SAR hors de la zone de sauvetage pendant des périodes prolongées et de réduire leur capacité à secourir les personnes en détresse ”, déplorent Hervé, bénévole de l’antenne toulousaine.
SOS Méditerranée est une association française qui ne touche aucun argent ni de la France, ni de l’Union européenne.
Le site internet de SOS Méditerranée : SOS MEDITERRANEE est une association européenne de sauvetage en mer