La sonde JUICE (JUpiter ICy moons Explorer mission), aura pour mission de collecter des données sur trois lunes potentiellement océaniques du système de Jupiter : Europe, Callisto et enfin Ganymède. Notamment afin de comprendre les conditions de formation des planètes gazeuses géantes et l’émergence d’habitats de vie profonde. Mais avant de débuter sa mission de trois ans, le satellite suivra sa trajectoire durant sept ans avant d’atteindre le système de Jupiter. Une longue Odyssée que prépare Cyril Cavel et son équipe depuis presque dix ans.
Des obstacles à tous les niveaux
« C’est la première mission d’exploration de Jupiter lancée par l’Europe. On a des exigences qui sont relatives à ce qu’attend la communauté scientifique, pour que les instruments que l’on amène là-bas fonctionnent correctement ». Cette mission devra également faire face à des conditions difficiles dans le système de Jupiter. « Il fait très froid, et les radiations sont très intenses. De plus, on perçoit une très faible partie du flux solaire. Sans oublier des exigences d’autonomie de la mission puisqu’on est très loin de la Terre. Notamment, pour exécuter des phases critiques en rapport avec des questions de pannes et de reconfigurations qui se posent. Et ce, malgré le choix draconien des composants ».
Des instruments scientifiques à la pointe de la technologie
Pour assurer la réussite d’une telle mission, le satellite requiert des innovations de taille. « Pour JUICE, on est vraiment dans la technologie avancée liée à l’environnement que l’on va rencontrer là-bas et aux objectifs de la mission. Donc je dirai que les innovations que l’on a apportées vont servir d’abord aux missions futures que l’on développera et pour d’autres applications mais pour lesquelles on pourra réutiliser un certain nombre de choses. Par exemple sur JUICE, on a un besoin de générer de la puissance très loin du soleil avec des panneaux solaires bien plus efficaces pour capter de l’énergie ». Autre problème de taille, le fort taux de radiation dans l’espace, et à longue durée. « C’est l’une des grosses contraintes de la mission : on va faire face à des environnements radiatifs jamais vu. L’une des causes possibles de l’échec d’une mission sur Jupiter sont les radiations. Donc ce qu’on a fait c’est que nous avons blindé les composants électroniques les plus sensibles. Afin d’assurer un niveau de protection suffisant. »
De façon générale, l’industrie spatiale est un accélérateur de technologie pour le reste du monde industriel et pour les applications humaines. C’est donc un voyage de près de 600 millions de kilomètres qu’attend le satellite avant d’atteindre sa destination.