C’est le cas depuis des années sur la Ville rose. Le système judiciaire est jugé « défaillant » par beaucoup de magistrats, avocats ou encore greffiers de Toulouse. La première raison, l’absence de la magistrate pour un temps trop long, qui ne peut être remplacé par aucun juges à l’heure actuelle.
Isabelle DAURAU, vice-présidente de l’association des Avocats des Jeunes à Toulouse, dévoile les explications de la longueur de traitement d’un dossier : « pour une affaire impliquant une jeune personne, il s’agit généralement d’un avis médical ou d’expert qui prend du temps. Aujourd’hui, nous ne pouvons recourir à un avis médical car il y a une surcharge des demandes. Les dossiers trainent en longueur, d’autant que c’est compliqué pour la situation d’un jeune qui doit être traité au plus vite. » Selon elle, les dossiers pour les parties civiles et pénales d’un jugement sont encore plus long.
Un problème systémique qui n’attire plus
Cette situation n’a jamais évoluée en 10 ans à Toulouse, et la démographie de la ville n’a fait qu’accroître. Le problème se situe aussi sur un manque de personnel, car Toulouse s’est bâtie une mauvaise réputation dans le système judiciaire français.
Marie, jeune avocate de 27 ans sur Toulouse, nous explique son ressenti quand elle est arrivée : « Forcément, je venais de sortir de mon parcours scolaire et j’étais très heureuse d’arriver ici. Mais c’est devenu démotivant à force, les dossiers mettent très longtemps avant d’être traités. Nous avons parfois l’impression que c’est des coups dans le vide, que justice n’est pas faite. » Et Marie ne doute pas du fait que la situation va s’empirer encore, si elle n’est pas réglée très vite. « Ce sont surtout les décisions sur les indemnités, ou sur les avis d’expert que je déplore le plus. J’aimerai pouvoir satisfaire mes clients le plus rapidement possible, et voir que certain(e)s se sentent trahies quand on leur explique les problèmes, c’est vraiment le plus dur. »
La justice de Toulouse monte au créneau
L’ensemble du corps de métier de la justice toulousaine promet des décisions plus sévères à l’avenir, si cela ne change pas. Après plusieurs discussions sur des assemblées générales, ils exigent un recrutement de personnel immédiat, « dont la création de postes de magistrats, greffiers et personnel de greffe. Soit trois cabinets pour le tribunal pour enfants, deux postes au juge des affaires familiales, six postes au pôle civil, un poste au pôle social, quatre postes de magistrats au siège correctionnel, un poste à l’instruction et un poste au service du juge des libertés et de la détention. »
Un procès fictif « de meurtre » aura également lieu, afin de dénoncer les problèmes liés au système judiciaire.