Les enseignants haussent le ton

Mobilisation des enseignants au square Charles de Gaulle à Toulouse. Crédit : Édouard Bertrand
Ce mardi 17 janvier 2023, près du Square Charles de Gaulle, le Syndicat National des Enseignements de Second degré (SNES) et la Fédération Syndicale Unitaire (FSU) se sont mobilisés afin de se faire entendre. L'objectif ? Exprimer un ras-le-bol commun quant à la situation de l’éducation en France qui se détériore de plus en plus.

Malgré la météo pluvieuse aujourd’hui sur la Ville rose, les enseignants se sont donné rendez-vous non loin du Capitole pour faire comprendre leur mécontentement auprès du gouvernement. Les raisons sont nombreuses : manque de moyen, manque de personnel, suppression de postes ou encore conditions de travail inadaptées. Les enseignants souhaitent se faire entendre. Marie Gascard, co-secrétaire de la SNUIPP-FSU, déplore la qualité de l’enseignement dans l’Hexagone : « Toutes les études montrent que la France est championne du monde de la reproduction des inégalités sociales au niveau scolaire, mais le but de l’école n’est pas de creuser l’écart entre les classes. Il faut mettre les moyens pour de bon ». Un constat bien triste qui résulte d’un manque de considération vis-à-vis de l’éducation, et ce, depuis plusieurs décennies. « Tout se dégrade parce que le gouvernement n’investi pas dans ce secteur qui est pourtant l’avenir de notre pays », raconte Cécile Belotti, professeur d’Anglais au lycée de Fronton et co-secrétaire du SNES FSU 31.

Niveau en baisse, classes surchargées et suppression de postes…

À la rentrée 2023, ce sont pas moins de 481 postes d’enseignants qui seront supprimés. Une aubaine pour une profession en manque de bras et à bout de souffle. Si certaines académies sont plus épargnées que d’autres, certaines sont en première ligne, surtout dans les milieux ruraux. Moins de professeurs donc, mais toujours plus d’élèves, ce qui exaspère Cécile Belotti. « Faire cours pour 30 élèves dans ma discipline (l’Anglais), c’est mission impossible. Les conditions ne sont pas adaptées pour apprendre une langue. Dans notre discipline, on devrait tourner autour des 20 élèves pour exploiter le niveau de chacun », dit-elle. Avec cette augmentation régulière du nombre d’étudiants dans les classes, le niveau lui, baisse. « On nous disait que c’était à cause du Covid-19… », conclut de manière ironique la professeur de langue. Une fatigue globale du monde éducatif qui ne décourage pas pour autant, et qui compte bien continuer à se révolter auprès de l’Éducation Nationale.

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