L’uniforme scolaire de nouveau au centre des discussions. Le débat n’est toujours pas tranché et divise les Français. La tenue scolaire obligatoire est répandue dans plusieurs pays comme le Royaume-Uni ou le Japon et dans une bien moindre mesure, l’usage perdure en Espagne, où les établissements scolaires sont libres de l’imposer ou non à leurs élèves. Mais en France, la pratique n’a jamais été réellement courante.
L’influence de l’étranger
Pour Ninon, élève de terminale, les séries comme « Élite » (qui se déroule dans une école de la Capitale Espagnole) donnent « envie d’avoir une tenue qui représente l’école ». « C’est sympa d’avoir une sorte d’identité mais en même temps je ne suis pas sûre que cela serve à grand-chose pour les inégalités ou le harcèlement », rajoute la jeune Toulousaine de 17 ans. La réduction des inégalités dans le milieu scolaire est l’un des principaux arguments de ceux en faveur des uniformes.
Mais pour Julien Garric Maître de Conférence à l’INSPÉ spécialisé dans les sciences de l’éducation (laïcité, intégration, discrimination) c’est un faux débat, « la plupart des études qui ont été menées au sujet de la disparité sociale dans les écoles, montrent qu’il n’y a pas tellement d’inégalité sociale au sein d’un même établissement, mais plutôt d’un établissement à l’autre. On demande beaucoup à l’école et notamment de gommer des problèmes qui sont les reflets de toute la société », explique le sociologue. Une « question de façade » donc selon lui, d’autant que l’uniforme scolaire n’a jamais réellement existé en France.
L’uniforme n’a jamais été obligatoire
Historiquement, le port de l’uniforme n’a jamais été obligatoire dans l’enseignement public en France. La seule obligation vestimentaire qu’avaient les élèves était le port de la blouse à l’école primaire et secondaire. Une contrainte qui a disparu après 1968. Mais depuis quelques années le débat du port de l’uniforme scolaire est revenu sur le devant de la scène. L’expérience a été tentée à Toulouse dans plusieurs établissements scolaires, les équipes pédagogiques et les parents d’élèves du collège Pierre de Fermat en 2014.
Une pratique « vieille école »
Pour Zoé, élève de terminale sur Toulouse, le fait de vouloir remettre les uniformes ne va pas forcément avec les façons de penser d’aujourd’hui, « Ils veulent qu’on mette des uniformes, la jupe pour les filles et le pantalon pour les garçons, ça nous renvoie dans les clichés de genre. Et puis tous ceux qui ne s’identifient pas dans leur genre de naissance ou dans aucun des deux genres, ils font comment ? Cela va créer des insécurités et des malaises », s’interroge-t-elle la jeune fille. Et c’est effectivement un des points soulevés par le sociologue Julien Garric qui rajoute que « Le problème de l’accoutrement à l’école concerne généralement les filles. On leur reproche à la fois d’être trop dénudée et dans un même temps de trop se couvrir ».
Un projet donc qui ne fait pas l’unanimité auprès des jeunes et des professionnels.