Le protoxyde d’azote émerge en France depuis quelques années. Ce gaz est utilisé légalement dans l’industrie ou dans la médecine, pour anesthésier par exemple. La vente de ce gaz est interdite en France aux mineurs depuis 2021. Pourtant, plus d’un quart des étudiants affirment en avoir déjà consommé, selon une étude de l’Agence Régionale de Santé. Ces jeunes l’utilisent à titre récréatif car il a des effets euphorisants, hallucinogènes , rapides. Pourtant, ces sensations ne sont pas éphémères. Pertes de connaissances, problèmes respiratoires voire troubles neurologiques à plus long terme.
Un “jeu de soirée” …
Le gaz hilarant est souvent utilisé par les jeunes lors de soirées. Une enquête réalisée en 2017 auprès de 30 000 étudiants indique des niveaux d’usage de protoxyde d’azote relativement élevés : 6,2 % des étudiants en consomment lors de soirées étudiantes. Cette nouvelle drogue est très simple d’accès. En effet, il est possible de s’en procurer en grande surface ou sur Internet. Plusieurs ne sont pas conscients des risques. C’est le cas pour Mathieu*, 20 ans : “Je consomme régulièrement du proto en soirée avec mes potes, ça rend la soirée plus fun”, indique-t-il. “Ça fait planer quelques instants mais je trouve ça moins dangereux que l’alcool ou le tabac”, ajoute-t-il.
… aux effets irréversibles
L’inconscience de ces jeunes consommateurs inquiète les médecins. “Les jeunes consomment directement le protoxyde d’azote dans un ballon de baudruche”, explique Néo, interne en médecine. “Comme il n’est pas mélangé à de l’oxygène, il est très dangereux”, précise-t-il. Dans les effets secondaires les plus dangereux, on trouve : des troubles du rythme cardiaque, une baisse de la tension artérielle, des troubles graves de l’humeur (de type paranoïaque). Si l’utilisation est régulière et à forte dose, le gaz hilarant peut provoquer la mort par asphyxie ou par arrêt cardio-respiratoire. En août 2022 , à Vitry-sur-Seine, un jeune homme de 22 ans est mort, victime d’un arrêt cardiaque suite à l’inhalation de protoxyde d’azote.
Dangers dans les incinérateurs
La dangerosité du gaz hilarant ne se limite pas aux consommateurs. Un nouveau fléau fait rage : l’explosion des bonbonnes dans les fours incinérateurs des déchèteries. Après utilisation, le contenant du protoxyde d’azote est souvent jeté simplement à la poubelle. À Toulouse, le four incinérateur de déchets du Mirail en fait les frais. En conséquence, les fours sont abîmés et les agents risquent d’être blessés. Impossible d’empêcher ce danger pour l’instant, les bonbonnes étant trop petites.
(*Nom d’emprunt)