Bonne nouvelle environnementale pour la planète ! La couche d’ozone qui protège la Terre des radiations solaires dangereuses est en « bonne voie » de reconstitution selon un rapport de scientifiques environnementaux parrainés par l’ONU. Il faudrait quatre décennies pour que le trou situé au-dessus de l’antarctique se résorbe complètement, « la couche d’ozone devrait retrouver les valeurs de 1980, celles d’avant le trou d’ozone, d’ici les années 2060 », explique Didier Hauglustaine, climatologue et directeur de recherche au CNRS. Découvert vers la fin des années 70, ce trou dans la couche d’ozone se manifeste périodiquement au printemps austral du pôle Sud. L’élimination progressive des substances chimiques qui la détruisent permet de mettre un frein au dérèglement climatique selon un rapport de l’ONU publié le 9 janvier.
Une coopération environnementale internationale
Le Protocole de Montréal (Canada) datant de 1987 et ratifié aujourd’hui par plus de 190 pays a joué un grand rôle dans la reconstitution de la couche d’ozone. « Depuis les années 80, tous les quatre ans, les scientifiques publient un bilan de l’évolution de l’état de la couche d’ozone », apprécie Didier Hauglustaine. Le projet a permis de réduire la quantité de chlorofluorocarbures (CFC, produits chimiques organiques et synthétiques composés de carbones, de chlore et de fluor) dans l’atmosphère. Des composants qui étaient autrefois émis par de nombreux réfrigérateurs et congélateurs. Le trou de la couche d’ozone résulte donc de la pollution humaine. Mais c’est bien la coopération mondiale, à travers le Protocole de Montréal, qui a permis de réduire la quantité de CFC dans l’atmosphère.
La mise en place du protocole de Montréal en 1987 a permis de lancer le mouvement pour contrer l’élargissement du trou de la couche d’ozone. En 2016, l’accord de Kigali a aussi prévu l’élimination progressive des hydrofluorocarbones (HFC), gaz extrêmement nocif pour le climat utilisé dans les réfrigérateurs et climatiseurs. Si l’accord est respecté, il pourrait réduire de 0,5 °C le réchauffement mondial d’ici 2100.
Un précédent rapport a par ailleurs déjà indiqué que 400 millions de cancers de la peau devraient être évités d’ici la fin du siècle et cela, rien qu’aux États-Unis.
Un danger encore présent
Le dernier rapport de l’ONU est encourageant mais il est nécessaire de rester vigilants modèrent les experts. Un avertissement qui vise notamment les différents projets de géo-ingénierie destinés à limiter le réchauffement climatique et leur effets néfastes sur l’ozone.
« Aujourd’hui on a encore un trou d’ozone qui est extrêmement marqué, en 2022 il a été aussi marqué que dans les années 1990 c’est-à-dire qu’il représente environ 40 fois la France », rappelle le climatologue Didier Hauglustaine. Il ne faut donc pas crier victoire trop tôt car la reconstitution complète de la couche d’ozone dépend, en partie, de nos émissions de gaz à effet de serre.