Depuis que la ville de Toulouse a annoncé vouloir démolir 5 bâtiments au Mirail, à Bellefontaine et à la Reynerie, ce sont 971 logements qui sont amenés à disparaître. Or, un comité anti-destruction composé principalement d’architectes s’y oppose. Selon eux, aucune raison financière ou matérielle ne justifie ces démolitions. Michel Retbi, Jean-Pierre Sirvin et Fabrizio Samaritani, tous architectes font partis du collectif.
Démolition en masse
La ville de Toulouse a décidé de raser 5 bâtiments pour l’instant, mais de nombreux autres seraient concernés par cette décision. Ils se trouvent tous dans les quartiers de Bellefontaine, de la Reynerie et du Mirail. Ce sont 971 logements qui pourraient disparaître d’ici quelques mois. Les immeubles Gluk, Cambert, Candili, Poulainc et Messager sont concernés. Ils datent tous des années 70 et ont résistés à l’explosion d’AZF en 2001. Certains ont été rénovés alors que d’autres n’ont pas bouger d’un millimètre.
C’est pourquoi les habitants ne comprennent pas les raisons de ces démolitions. C’est aussi le cas du collectif Candilis qui vise à sauver ces immeubles. Principalement composé d’architectes, ce dernier exposent les raisons données par la ville.
Or, ils s’opposent à ces raisons. Selon eux, les immeubles sont sains et n’auraient besoin que de rénovations. D’ailleurs, ce genre de travaux a déjà eu lieu à Bordeaux ainsi qu’à Marseille. Ces projets ont remporté des prix d’urbanisme, alors pourquoi pas à Toulouse ? La question reste malheureusement sans réponse. La maison du projet en charge de ces rénovations n’a pas répondu à nos questions.
La vie à la Reynerie
Hormis les raisons structurelles évoquées par la mairie, d’autres raisons sont évoquées par les habitants. Ces immeubles ont été pensés de manière à être abordables pour tous, de manière à intégrer la mixité sociale. C’est pourquoi ces derniers ont des loyers plafonnés. Vous pouvez y trouver des logements de 70m² à moins de 500€ par mois. Des familles entières y vivent depuis des décennies. Aujourd’hui, la mairie a fermé les deux collèges de proximité. Ces familles ont donc dû déménager ou envoyer leurs enfants dans des collèges à une heure de transport de chez eux.
Malgré les différentes possibilités qui s’offrent à la ville, on peut déjà apercevoir ce qui ressemble à des « PERMIS DE DÉMOLIR » sur l’immeuble Gluk. Cet immeuble est encore bien habité pourtant. Ces panneaux sont placés assez haut pour être visibles, mais pas lisibles, ce qui selon l’article 424-18 du code de l’urbanisme est illégal : « Le panneau d’affichage doit être installé de telle sorte que les renseignements qu’il contient demeurent lisibles de la voie publique ou des espaces ouverts au public pendant toute la durée du chantier. »
Les démolitions n’ont pour l’instant pas commencé, mais le collectif, supporté par les habitants, ne compte pas rester les bras croisés. Ils demandent un concours public pour choisir un projet qui n’impliquerait pas de démolitions. Ce qui coûterait d’ailleurs le tiers du montant prévu pour les démolitions.