Dans deux ans, une extension de la fourrière Municipale de Toulouse verra le jour dans le quartier Lafourguette. Un plan qui agace plus d’un riverain du secteur, au point de voir un collectif se monter contre ce projet.
A l’angle de la route de Seysses et du boulevard du général Eisenhower se dresse 2 hectares de terrain abandonnés, ou en tout cas plus pour très longtemps. En effet, la Mairie de Toulouse a jeté son dévolu sur ce morceau de terrain. Il lui appartient déjà et est inconstructible, donc elle peut en disposer comme elle le souhaite. L’idée est simple, dans deux années, ce même terrain deviendra un parking annexe de la fourrière municipale pouvant accueillir près de 300 voitures. La raison à cela : le parking principal de la fourrière de l’avenue des Etats-Unis et ses 500 places sont souvent saturés. Resterons principalement du côté de ce parking les voitures récupérées qui gênent la voie publique. Les véhicules en fourrière pour immobilisation judiciaire ou stationnement abusif, seront redirigés sur le nouveau parking prévu à Lafourguette.
Une annonce maladroite
Cette nouvelle, Jean-Jacques, habitant du quartier depuis plus de 15 ans l’a apprise, le 6 octobre, dans un courrier. “On n’a même pas eu de concertations sur la décision. Ce genre d’installations changent grandement la vie d’un quartier, et pas forcément pour le meilleur”, précise le retraité. Il ajoute. “Le plus surprenant dans tout ça, c’est que la lettre proposait d’assister à une réunion d’informations sur le projet qui avait eu lieu la veille…” ironise-t-il.
Au rond-point Arnaud Louis Guitard, situé à proximité d’une résidence en face du futur parking, une banderole tape à l’œil. On peut y lire dessus “Non à la fourrière”. Les habitants sont les premiers touchés par ce projet qui se situera au pied de leur résidence. Maryline, déplore l’arrivée d’un tel dispositif en face de chez elle. “Le grand espace vide aurait pu être aménagé pour les résidents, ou le quartier en général. À la place, on aura juste plus de nuisances sonores, qui étaient déjà trop présentes avec l’autoroute et la départementale juste à côté. Il ne faut pas oublier la pollution qu’engendre une fourrière aussi”, s’exclame la mère de famille.
“Opposition fourrière Lafourguette” pour riposter
Il a fallu seulement 2 mois pour voir un groupe se former et représenter le mécontentement des habitants du quartier. Opposition Fourrière Lafourguette voit le jour il y a seulement un mois, au tournant de la nouvelle année. Dès lors, de nombreux résidents y adhèrent jusqu’à compter aujourd’hui une quarantaine de membres actifs, dont des représentants de communautés comptant plusieurs centaines de personnes. Pour eux, il n’est pas encore trop tard. Il est possible d’annuler le projet. “Ce n’est pas concevable d’installer une fourrière dans un espace public, qui plus est un espace vert d’un quartier. Pour aménager le terrain, il faudra déloger des arbres centenaires dans la zone, et ce, pour y implanter une zone de haute pollution”, témoigne l’une des membres du collectif.
Une pétition comme espoir ?
Encore une fois, ce qui dérange dans cette affaire, c’est le manque de considération de la part de la Mairie pour les habitants. La municipalité aurait agi sans consulter les représentants du quartier Lafourguette.
Ils sont 649 pour le moment à avoir signé une pétition créée par le collectif “Opposition Fourrière Lafourguette”. Avec elle, le collectif espère recueillir pas moins de 1000 signatures. “On n’abandonnera pas. C’est l’avenir du quartier qui se joue”, assure la représentante du collectif. Celui-ci doit tenir une réunion d’information ce lundi 31 janvier à 18h, à la salle des fêtes de Lafourguette.