Les équipes de l’association Osez le Féminisme ont procédé vendredi 21 janvier 2022 à 200 signalements de vidéos et catégories illégales hébergées par des sites pornographiques sur la plateforme Pharos.
Actes de torture et de barbarie, incitation à commettre des crimes, pédocriminalité, viols, apologie de la haine raciale… Tout cela couplé à l’absence de consentement des femmes figurant sur les vidéos. Voilà ce qui a poussé l’association Osez le féminisme à procéder à 200 signalements auprès de la plateforme Pharos, ce vendredi 21 janvier. Les pratiques mises en cause peuvent aboutir à « des prolapsus anaux et vaginaux, des tentatives de suicide, des brûlures et hospitalisations », clame l’association dans son communiqué. Tout cela pour satisfaire les fantasmes de certains.
« Nous allons attendre quinze jours et si rien ne se passe et que cette action n’est pas prise au sérieux par le Ministère de l’intérieur, nous réfléchirons à la prochaine étape », détaille Alyssa Ahrabare, la porte parole de l’association, auprès du 24 heures. Pour l’heure, ce sont cinquante victimes qui ont été identifiées, trente d’entre elles ont porté plainte et sont accompagnées par les avocates de l’association. Plus de 500 hommes sont potentiellement mis en cause dans cette affaire de signalement massif.
L’inaction française
« Le problème est international, car plusieurs de ces plateformes appartiennent au géant du porno, MindGeek qui est un groupe canadien », souligne la jeune femme. Pour autant, des acteurs nationaux comme la CNIL ont été saisis par l’association et/ou les victimes elles-mêmes, identifiant clairement les vidéos problématiques. Pour l’heure, les vidéos sont toujours en ligne. Autre problème : le contrôle de l’âge des consommateurs de contenu pornographique. « Le CSA a mis en demeure plusieurs plateformes il y a deux mois à ce sujet, seul Jacquie et Michel (plateforme française) a répondu en mettant en place un système de contrôle de l’âge des consommateurs – dont l’efficacité doit être vérifiée. Les autres n’ont même pas donné suite, cela montre bien l’impunité totale dont bénéficie cette industrie », déplore la porte-parole.
Cette fois, c’est le Ministère de l’intérieur qui est interpellé via la plateforme de signalement gouvernementale, Pharos. « Si le problème doit être traité à plusieurs échelles, une partie pourrait être réglée au niveau national en bloquant l’accès à certaines vidéos par les Français. Ces mesures sont déjà mises en place dans le cas des vidéos d’apologie du terrorisme », explique Alyssa Ahrabare. « Nous dénonçons un deux poids deux mesures scandaleux : les vidéos que nous avons signalées sont de nature à susciter l’indignation dans n’importe quel contexte. Or, lorsqu’il s’agit de pornographie – et donc prétendument de sexualité – tout semble devenir acceptable. Nous refusons cette hypocrisie », peut-on lire dans le communiqué de presse de l’association.
Affaire à suivre…