L’attaquant algérien Saïd Benrahma, passé par le Balma SC et l’US Colomiers, dispute sa première Coupe d’Afrique des Nations. Aujourd’hui à West Ham en Angleterre, l’ailier de 26 ans s’impose comme l’un des hommes en forme de l’équipe londonienne. C’est simplement son travail qui porte ses fruits pour Fabrice Dubois, ancien responsable de la formation de Colomiers.
L’équipe nationale d’Algérie dispute demain, dimanche 16 janvier, son deuxième match de Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Les Fennecs, accrochés par la Sierra Leone 0 à 0 lors du premier match, peuvent compter sur l’un des hommes en forme du côté de l’Angleterre, l’ailier Saïd Benrahma, passé par le SC Balma et l’US Colomiers, de U15 à U18. Le numéro 22 du club londonien de West Ham semble avoir atteint la maturité nécessaire pour s’imposer dans le championnat le plus difficile au monde. L’international de 26 ans (16 sélections) enchaîne les matchs et se montre de plus en plus décisif, 8 buts et 4 passes décisives en 28 matchs. “Il doit encore progresser dans le dernier geste, il le sait, il a déjà beaucoup progressé à ce niveau-là. Pour le reste, il a les qualités nécessaires pour continuer à s’imposer dans son équipe et ce championnat”, souligne Fabrice Dubois, l’un de ses éducateurs lors de son passage à Colomiers.
Saïd Benrahma dispute sa première CAN avec son pays, lui le natif d’Aïn Témouchent au sud-ouest d’Oran. “Pour nous, c’est la cerise sur le gâteau de le voir à ce niveau-là. Nous sommes fiers de l’avoir eu comme jeune chez nous. On suit de près ses performances”, se félicite son ancien éducateur. Actuel quatrième de Premier League, West Ham impressionne par sa qualité de jeu, notamment contre les grandes équipes, s’offrant les scalpes de Liverpool, Tottenham et Chelsea. Saïd Benrahma fait partie des hommes en forme de l’équipe des Hammers. Il semble opérer dans un environnement propice à son jeu, basé sur la technique et la percussion sur son côté gauche. “Aujourd’hui, ce n’est plus une surprise pour nous de le voir à ce niveau-là, il est régulièrement sélectionné avec son pays et joue beaucoup en club, on lui souhaite évidemment que ça continue ainsi”, ajoute Fabrice Dubois.
Saïd Benrahma last time out… ⚒️@WestHam | #UEL pic.twitter.com/1iaXwo00ZO
— UEFA Europa League (@EuropaLeague) November 25, 2021
Un parcours différent
Aujourd’hui bien installé dans son couloir gauche à West Ham, le parcours de Saïd Benrahma n’est pourtant pas des plus simple : “Il est arrivé très jeune en France, il a joué un an à Balma et ensuite, on l’a récupéré à Colomiers. Il ne vivait et pensait qu’au football. C’est un vrai passionné. À ce moment-là, il avait des qualités techniques mais il a fallu lui apprendre à défendre un peu plus. C’était un bon joueur, mais il n’était pas non plus le jeune exceptionnel qui serait passé sous les radars des clubs professionnels. Il a beaucoup joué, beaucoup travaillé, il avait de plus en plus confiance en lui et donc il progressait sans arrêt”, raconte Fabrice Dubois. En 2013, c’est finalement l’OGC Nice qui donne sa chance à Saïd Benrahma. “Je l’emmenais partout pour faire des essais, se souvient son ancien entraîneur, et finalement, il obtient un contrat avec Nice. À l’époque, le coach était Claude Puel, ça se passait bien, il jouait avec la réserve et s’entraînait régulièrement avec l’équipe A. Saïd était encore jeune”. L’ailier algérien attendait son heure mais l’arrivée de Lucien Favre à la tête de l’équipe change la donne, ça ne se passe pas très bien et c’est le début d’une longue série de prêts pour Saïd Benrahma.
Trois ans après son arrivée sur la Côte d’Azur, l’Algérien est prêté au SCO d’Angers. “Pour l’anecdote, on avait proposé Saïd au TFC avant son départ pour Nice, le club n’était pas intéressé par son profil. Pour la dernière journée de championnat en 2016, Toulouse se déplace à Angers et doit gagner pour se maintenir en Ligue 1. Malheureusement, c’est Saïd qui marque le second but angevin. On pensait qu’il allait tuer le club de sa région. Bon, ça va au final on connaît l’histoire : Toulouse a gagné”, raconte Fabrice Dubois. Il est ensuite prêté au Gazélec puis à Châteauroux, avant de débarquer en Angleterre, transféré en 2018 du côté de Brentford, en seconde division. En janvier 2021, il signe à West Ham. D’après son ancien éducateur, Saïd Benrahma a toujours privilégié le jeu dans son parcours, certains clubs ne sont pas des plus attrayants sur le papier, mais il savait que l’identité de jeu lui convenait parfaitement. “Il a fait de vrais choix sportifs et c’est en partie pour ça qu’il en est là aujourd’hui, il a beaucoup sacrifié et travaillé pour le football, ajoute-t-il. À Brentford, son entraîneur est très paternel avec lui, il a besoin de ça pour s’épanouir”.
“Saïd, c’est la famille”
Saïd Benrahma est dépeint par ceux qui l’ont côtoyé comme un garçon simple et attachant. “On avait une relation privilégiée avec lui. Le club de Colomiers a aidé sa famille, et notamment sa maman qui est très importante pour lui, qui le suit partout et qui surtout lui assure un entourage sain pour se concentrer sur son football”, raconte Fabrice Dubois. Chambreur, blagueur, souriant, les adjectifs ne manquent pas à son ancien éducateur au moment d’évoquer leur passé commun au sein de Colomiers. “Saïd, c’est la famille. On se parle souvent et on essaie de se voir dès que possible. Il y avait une réelle entente au sein du staff de Colomiers à cette époque et certains joueurs nous le rendent bien.”
Saïd Benrahma’s mum watched his performance from the away end today ❤️
— West Ham United (@WestHam) December 28, 2021
He headed straight over to her at full-time… 🥰 pic.twitter.com/weKygjyAE3
« C’est un joueur qui marche beaucoup à la confiance. Si tout va bien autour de lui, notamment le relationnel, il s’épanouira dans son jeu« , explique Fabrice Dubois. Saïd Benrahma ne rate pas une occasion de revoir ceux qui lui ont permis de grandir. En novembre 2021, une dizaine d’anciens de Colomiers se sont rendus à Londres pour assister à un match de leur ancien pitchoun dans son nouveau jardin anglais.