Quatre, c’est le nombre de dépôts actuellement bloqués dans Toulouse et son agglomération. En grève depuis fin novembre, les éboueurs et syndicats ne décolèrent toujours pas, tout comme certains passants… Ils témoignent.
L’épaisse fumée noire colore le ciel d’ores et déjà, 50 mètres avant d’arriver sur le lieu du dépôt de Colomiers. Sur place, ils sont une dizaine, la plupart munies de leur gilet jaune, devant des pneus, cartons et poubelles enflammés juste devant la route. Une situation qui agace des piétons. “ Des gens auront forcément besoin des différents dépôts à un moment. Cela ne peut pas durer éternellement”, témoigne une passante accompagnée de son fils.
De leur côté, les éboueurs demandent un peu plus de compréhension pour ne plus recevoir ce type de réflexion. “On comprend le mécontentement de certains, mais on a des revendications. Il faut être un peu égoïste pour arriver à ses fins. Le but à la base n’est pas de les déranger”, précise l’un des éboueurs présents sur place. La tension continue de s’intensifier entre grévistes, politiques et citoyens. Celle-ci ne semble toujours pas trouver de point de chute.
Un malaise constant
Sur la centaine d’employés travaillant au dépôt de Colomiers, près de 60 sont actuellement en grève. Pour plusieurs d’entre eux, comme pour Patrick Mounier, secrétaire général à l’UNSA Métropole (Union nationale des syndicats autonomes), le problème pourrait se régler plus simplement, mais un souci retarde l’ensemble du débat. “On ne manque pas de considération de la part des collectivités territoriales et des politiques. En revanche, on ne nous écoute pas, on demande juste d’être écouté. Se mettre autour d’une table pour négocier”, précise le secrétaire général accompagné de son adjoint Thierry André.
Son collègue complète. “Cela arrangerait tout le monde de mettre fin à la grève, y compris nous si nos revendications sont acceptées, mais pour cela, il faut que les politiciens cessent de parler de nous et de nos demandes sans même nous consulter”, assure-t-il.
Une issue en fin de semaine ?
Patrick Mounier et Thierry André gardent tout de même espoir. L’issue de ce débat pourrait arriver plus tôt qu’on ne le pense, à seulement une condition. “Ce qui est certain, c’est qu’on ne cessera aucun blocage tant qu’il n’y aura pas eu une réunion autour d’une table avec la haute administration, les collectivités territoriales et des politiciens, et que des papiers soient signé”, affirme Patrick. Les deux voient la situation se débloquer dans quelques jours. “Cela devrait se débloquer d’ici vendredi. On imagine mal l’idée que les collectivités territoriales et la haute administration laissent planer cette situation encore la semaine prochaine, mais au final, on n’est sûr de rien”, espère Thierry, qui reste pourtant convaincu que la majorité des revendications ne seront acceptées dans tous les cas. « Il ne faut pas se voiler la face, on n’aura pas tout, mais on peut arranger certaines choses comme diminuer un peu le nombre de jours de travail supplémentaire à l’année, au lieu des 69 prévus”, déplore-t-il.
La situation devrait donc évoluer rapidement les prochains jours. Il n’est pas impossible de voir les dépôts de Bruguieres et le dépôt de Collecte Sélective eux aussi être bloqués prochainement si les discussions se voient retardées.