Ce mardi à 18H30, l’association « Rallumons l’étoile » organise une visio-conférence et débat sur la question d’un RER toulousain. Les inscriptions pour y participer sont ouvertes. Près de 300 personnes se sont déjà engagées.
Il y a tout juste 1 an, la question d’un RER toulousain était au centre des débats lors des élections municipales. 130 listes avaient annoncé qu’elle soutiendrait le projet de l’association, cela représente aujourd’hui 64 communes.
Toutes les listes de Toulouse avaient elles aussi soutenu le projet sauf la liste de Jean-Luc Moudenc. L’actuel maire de Toulouse n’est pas contre ce projet, mais il souhaite que l’investissement soit fait par la Région Occitanie.
Une difficulté à s’engager de la part des deux acteurs qui s’explique par une histoire complexe entre eux. C’est cette relation complexe qui sera au cœur de la conférence de ce mardi. Juliette Maulat, maître de conférence à l’université de Paris et Bruno Revelli maître de conférence à l’Université de Toulouse Jean Jaurès reviendront sur 30 ans d’histoire commune.
Ils reviendront sur la création de la ligne C (Colomier- Arènes) et le compromis des deux autorités de camper sur leur position. Tisséo laissant la gestion ferroviaire du territoire à la Région.
Un projet réalisable
Pourtant, ce projet profiterait à des milliers d’habitants selon l’association. « Rallumons l’étoile essaie de permettre de débattre autour du sujet » explique Benoît Lanusse, président de l’association. En effet, le débat semble nécessaire alors que les deux autorités campent sur leur position.
Une situation qui fait prendre du retard à Toulouse. En effet, les grandes métropoles françaises sont déjà toutes en train de mettre en place leur RER. Bordeaux à en décembre dernier lancé sa ligne test « Libourne-Arcachon », Nantes possèdent déjà 5 branches à son « étoile ».
Alors pour que le projet d’un RER Toulousain avance l’association a proposé la création d’une ligne transversale test entre Montauban et Castelnaudary. Cela fait maintenant 1 an et demi que l’association se penche sur le projet et elle en a conclut qu’il était possible de le réaliser avec le matériel existant. Il suffirait de planifier les maintenances plus souvent la nuit et le week-end.
Benoît Lanusse fait aussi remarquer que depuis décembre, le matin, le train Agen-Toulouse est le même que celui qui part quelques minutes plus tard pour réaliser le trajet Toulouse-Narbonne. Une preuve de la faisabilité de cette ligne test entre Montauban et Castelnaudary. Il demande donc depuis plus d’un an à Tisséo et à la région de regarder les coûts et les effets qu’aurait la création de cette ligne. Mais l’association n’a reçu aucune réponse des deux autorités.
Benoît Lanusse souligne aussi que la création serait une alternative à l’utilisation de la voiture en particulier pour les habitants de la couronne périurbaine. « Certes, cela coûte cher, mais le routier aussi et il faut ajouter les bénéfices écologiques » ajoute Juliette Maulat.
Selon Rallumons l’étoile, la création permettrait aussi au TER d’aller plus rapidement. Actuellement, ils remplissent une fonction régionale en reliant les villes éloignées de Toulouse, mais ils remplissent aussi une fonction urbaine avec de nombreux arrêts en ville qui les ralentissent. Avec la création d’un RER, les TER ne s’arrêteraient plus dans toutes ces gares urbaines et gagneraient ainsi en temps de trajet.
Un projet qui fait débat
Malgré les bénéfices qu’apporterait ce projet, le statut quo entre Tisséo et la région ne sont pas les seules difficultés auquel se heurte le projet. En effet, la réalisation du projet et financièrement possible, mais la marge de manœuvre est réduite. Il est actuellement possible, pour la ligne C (Colomier-Arènes) d’augmenter la fréquence des trains à 30 minutes toute la journée (les trains ne circulent qu’une fois en heure creuse.) Et d’étendre les horaires plus tard.
Cela induirait un coût supplémentaire, mais selon Bruno Revelli, il permettrait d’augmenter la fréquentation et ainsi compenser les dépenses supplémentaires générées. Cependant, si la fréquence des trains devait être augmentée encore, il faudrait à ce moment-là investir plusieurs millions d’euros.
De plus, la ligne C a été un succès, mais les conflits de financement qui ont succédé à sa création sont en partie à l’origine des tensions entre les deux autorités et du refus de la région d’étendre la tarification urbaine.
En outre, selon Tisséo, la ligne de train serait moins fréquentée que la ligne Linéo qui relie les deux gares. Mais pour Benoît Lanusse, cette fréquentation plus faible n’est pas due à un désintérêt de la ligne. Il explique que cette différence s’explique par la fréquence plus faible de train que de bus qui contient plus d’arrêts. Il ajoute qu’il n’est plus possible d’acheter de billet Tisséo à la gare pour prendre le train et que l’application Tisséo proposent en priorité la ligne Linéo alors qu’elle est plus lente que le train.
L’association explique aussi l’absence d’action de la part de la Région Occitanie car le réseau de voies ferrées au nord n’est pas assez développé que les positions autour de la création d’un RER toulousain sont étroitement liées à la création de la LGV (Ligne à Grande Vitesse).
« Il n’y aura pas de RER toulousain si on n’a pas une deuxième ligne ferroviaire à Toulouse. Nous défendons et travaillons pour avoir la LGV. » avait expliqué Carole Delga en janvier 2020. Un projet qui lui aussi fait débat depuis de nombreuse années.