Face à la pandémie de Covid-19, de nouvelles restrictions d’entrée et de sortie sur le territoire français sont entrées en vigueur ce lundi. Les voyageurs font face aux nouvelles règles aux frontières à l’aéroport de Toulouse-Blagnac.
À l’aéroport de Toulouse-Blagnac, c’est un contrôle aux frontières qui n’a désormais plus rien de la simple formalité ce mardi 2 février. Depuis dimanche minuit, pour rejoindre le Maroc, la Tunisie, et le Canada, les voyageurs doivent justifier d’une raison impérieuse. Dans la fille d’attente, chacun prépare alors ses justificatifs. « Je rentre dans mon pays, j’étais juste en déplacement professionnel à Toulouse. » témoigne Karim. « Il y a beaucoup de documents avec l’attestation de motif impérieux… Moi je vais travailler à Fez. » explique de son côté Sophia. À partir de ce lundi, quitter l’espace européen depuis la France est interdit sauf motif impérieux personnel, familial, de santé, ou professionnel. Un test PCR est aussi nécessaire. Des critères pas forcément clairs pour tout le monde. « Je dois aller rejoindre ma femme à Fez. Quand je suis allé enregistré mon bagage on m’a dit que c’était pas bon. » raconte Mohamed. Jusqu’au dernier moment il ignore si il pourra ou non prendre l’avion. « C’est bon je suis dans l’avion on m’a laissé passer. Je suis soulagé. » poursuit l’homme de 50 ans. Pour d’autres en revanche, le voyage s’arrête ici. Plus loin, avant l’embarquement, se trouve un homme. Bouteille d’eau dans la main droite, billet d’avion dans l’autre, Abdel fronce les sourcils. Cet homme, dont sa soeur est morte à Beyyada près de Fez au Maroc, n’a pas apporté assez de garanti. « Il faut que je prouve que les obsèques se déroulent demain. Il faut que ma mère me donne un mot pour prouver que je dois partir. » explique le jeune homme. Finalement, tous les passagers de l’avion 3O 352 pour Fez de la compagnie AirArabia ont pu embarquer.
#Frontières | Voici la liste des « motifs impérieux » justifiant un déplacement vers / depuis un pays hors espace européen ⤵️ pic.twitter.com/5B1DJU4GoW
— Clement Beaune (@CBeaune) January 31, 2021
À l’aéroport de Toulouse-Blagnac, les nouvelles mesures de restrictions s’appliquent aussi aux arrivées. Impossible de poser le pied en France, si le déplacement ne répond pas à un motif impérieux. « C’est vrai que certains voyageurs ne jouent pas le jeu. Ils déclarent aller voir de la famille pour une simple visite. » confie une hôtesse de l’air.
« Un véritable parcours du combattant pour arriver à Toulouse »
À partir du 31 janvier, les voyageurs de 11 ans et plus en provenance d’un pays de l’espace européen (Union européenne, Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, Saint-Marin, Saint-Siège et Suisse) peuvent rejoindre la France s’ils présentent un test PCR négatif réalisé 72 heures avant le départ. Ils devront aussi se munir d’une déclaration sur l’honneur attestant qu’ils ne présentent pas de symptômes. Seule obligation pour les voyageurs de moins de 11 ans : présenter la déclaration sur l’honneur. Toutefois, il est « fortement recommandé de s’isoler pendant sept jours une fois arrivé en France, puis de refaire un deuxième test de dépistage virologique (RT-PCR) à l’issue de cette période de sept jours », conseille le gouvernement.
A la porte 4, à l’arrivée de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, les passagers arrivent de Madrid en Espagne. « C’est vrai que c’est un véritable parcours du combattant pour arriver à Toulouse. » déclare Manuel. Avec sa valise rose, Maria rejoint la sortie de l’aéroport. « Avant d’embarquer les hôtesses ont vérifié nos test PCR. Elles avaient un doute sur l’authenticité du test d’un passager mais il a finalement embarqué dans l’avion » confie la jeune femme. Pour rappel, la France est loin d’être le seul pays à demander un test PCR négatif pour pénétrer sur son territoire : Malte, le Portugal, l’Italie ou encore la Pologne ont instauré des règles similaires. Pour les entrées en France depuis tout pays de l’UE, seul un test PCR négatif sera demandé, a précisé Jean Castex lors de son allocution, aussi bien pour les transports maritimes et aériens que terrestres. Cette mesure ne s’applique pas aux travailleurs transfrontaliers.
La fin du débarquement approche, avec sa famille Mélissa est venue passer quelques jours à Toulouse. « C’est vrai que c’est pas pareil qu’en Espagne. Nous les restaurants et bars sont ouverts. Ça va nous manquer ici. » explique la mère de famille. Plus loin une bande de copains sort de la porte d’arrivée. Trois garçons sont allés passer un week-end à Madrid. « Là-bas il y a les bars et restaurants ouverts. Alors pour une centaine d’euros en billets d’avion on s’est fait un petit plaisir. » témoigne Maxime. « On fait très attention aux gestes barrières. Et on a fait nos tests PCR avant de revenir dans la ville Rose. » rajoute le jeune homme.
Des contrôles renforcés aux frontières extérieures donc, mais aussi à l’intérieur du territoire. Pour pousser les français à respecter le couvre-feu à 18 heures, le ministre de l’Intérieur a annoncé dimanche, une augmentions de plus de 30% des contrôles de police depuis samedi. Des contrôles qui devraient être encore plus fréquent dans les jours à venir selon lui. Objectif de l’exécutif: freiner la recrudescence de l’épidémie et éviter un troisième confinement qui pèserait encore un peu plus sur le moral des français.