Trois terroristes vont être jugés pour avoir planifié des attentats djihadistes en 2016. Les projets terroristes ont été déjoués grâce à l’infiltration d’un agent de la DGSI, infiltré sous le pseudonyme d’ « Ulysse ».
C’est un surnom d’un héros de la mythologie grecque qui a été associé à l’homme qui a déjoué deux attentats terroristes, orchestrés sous la tutelle de L’Etat Islamique (E.I). « Ulysse » n’est autre que le nom de code d’un agent de la D.G.S.I (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) qui a infiltré un groupe de trois terroristes. Ils doivent comparaître ce lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris.
L’enquête débute après le recueil d’une information selon laquelle Daech essayerait de se procurer des armes en France, rapporte nos confrères du Monde et du Parisien. Une histoire qui semble tout droit sorti d’un film hollywoodien. Au printemps 2016, « Ulysse », l’agent de la D.G.SI entre donc en jeu à la suite de cette information et parvient à s’infiltrer en tant que terroriste dans une boucle Telegram, une messagerie cryptée. Dans celle-ci se trouve aussi « Sayyaf », un haut membre de l’Etat Islamique, présent en Syrie.
L’argent des armes dissimulé dans un cimetière
Très vite, les terroristes parlent de se procurer des armes, croyant converser avec un des leurs. « Ulysse » poursuit donc les négociations, et discute notamment de la manière de réaliser la transaction, et de faire parvenir les 12 000 euros à celui-ci, en échanges des « kalach ».
Une problématique à laquelle les deux interlocuteurs parviennent à un accord. « Sayyaf » déclare finalement que la somme à restituer est dissimulé au cimetière de Montparnasse, dans le XIVème. Un total de 13 300 euros sera finalement récupéré à l’endroit indiqué par le cadre de l’Etat Islamique, entre la pierre tombale et la dalle de la tombe dans une fente, précise l’interlocuteur.
Par la suite, il est convenu de cacher les armes promises par Ulysse dans la forêt de Montmorency, dans le Val d’Oise. Elles sont donc dissimulées dans la forêt par des agents du Service Interministériel d’Assistance Technique (S.I.A.T). Mais « Sayyaf » est mécontent de ce fonctionnement et incite « Ulysse » à passer à l’acte lui-même. Face à son refus, le contact est rompu et les armes restent enfouies pendant quatre mois.
Trois suspects interpellés
L’affaire était mise de côté par les enquêteurs jusqu’au moment où un autre djihadiste présent en Syrie et « Ulysse » entrent en contact. Le protagoniste présent en Syrie demande à l’enquêteur un hébergement pour un « frère » dans le pays. L’hébergeur, qui n’est autre qu’un policier, interpellera le suspect en novembre 2016.
Un autre suspect, un marocain, âgé de 30 ans est également soupçonné. On le voit notamment se rendre à deux reprises dans la forêt de Montmorency, où sont disposés les armes, six jours avant son arrestation. Hicham El-Hanaf, 30 ans, marocain, aurait également suivi une formation militaire en Syrie en 2015, et serait soupçonné d’avoir récupéré 4 000 euros auprès d’un réseau de collecteur pour l’achat d’armes.
L’enquête mène également les agents de la D.G.S.I sur la piste de deux hommes : Yassine Bousseria, animateur d’école, et Hicham Makran, un jeune délinquant. Les deux suspects ont souhaité en 2015 rejoindre la Turquie. Ils y ont récupéré une clé USB qui intéressent les services de la sécurité intérieure.
Sur celle-ci, des messages codés qui indiquent les coordonnées des armes dans la forêt de Montmorency. Des messages auxquels ils répondent avoir reçu les coordonnés et indiquent qu’ils peuvent agir le 1er décembre. Les terroristes ont prospecté et se sont intéressés à des lieux comme les Champs-Elysées, le 36, quai des Orfèvres, la gare de l’Est…