Si toutes les compétitions sportives sont à l’arrêt en raison de la crise sanitaire, pour les amoureux du basket, impossible de s’arrêter de jouer.
Aujourd’hui, comme chaque jour, ils sont des dizaines à se retrouver. Leur spot ? Des terrains couverts et illuminés, cachés sous un pont, juste à côté du Stadium.
Si, en période “normale”, le Stadium est un lieu réputé du streetball à Toulouse, cette année, tout le gratin du basket s’y retrouve. “On joue ensemble, dans la même équipe, mais en ce moment il y a pas, explique Antoine en désignant ses coéquipiers, du coup comme notre lycée est à côté, on vient ici.” Lui et ses amis sont là depuis la sortie des cours, à midi. “On est arrivés tous les quatre puis les autres sont arrivés les uns après les autres, on les connaît pas, mais ça joue” dit-il en applaudissant.
Pas de compétitions donc pas de matchs, ni d’entraînements et pour les plus talentueux, pas de sélection non plus. Alors il ne reste qu’une solution : le playground.
Ici, pas de covid. On oublie pendant un instant les masques, les gestes barrières et le couvre feu. Certains, comme Max, ne se sont jamais arrêtés de jouer. “Le confinement, se rappelle-t-il en rigolant, on a pas connu ça nous, on était là, ça jouait.” Aujourd’hui pourtant, Max a gardé ses chaussures dans son sac, mais pour d’autres raisons.
“Le sol glisse trop, d’habitude ici c’est bien, on est abrité de la pluie, mais y a eu trop de vent hier, le terrain est mouillé.”
“Ils sont fous, enchaîne son pote, il y en a un qui va se faire une cheville !”
Plus l’après-midi avance, plus les joueurs sont nombreux. Des étudiants, des lycéens mais aussi des travailleurs, au chômage partiel, s’installent sur le bord du terrain et préparent une équipe. Tous viennent se dépenser et voir un peu de monde. “Tous les jours il y a du monde ici, dit Yann en souriant, et de tous les niveaux.”
Le principe est simple, des équipes de 4, des match en 20 points et celui qui gagne, reste. “On prend la relève !” annonce un groupe de jeunes. “Game”, ils rentrent sur le terrain. L’un d’eux, dans son maillot floqué 05, a une grosse détente. Il monte au dunk et fait crier tous les joueurs qui attendent leur tour, sur le côté.
“Ca joue sérieux mais ça rigole, c’est bonne ambiance, explique Théo, puis on a joué que quatre matchs au début de la saison, au moins là, on peut jouer.”
A partir de 17h, les terrains se vident peu à peu, les derniers combattants jouent sous les lumières des spots.
“Il est déjà 17h30” lance l’un des joueurs, et petit à petit ils se rappellent, le couvre-feu, c’est l’heure, il faut rentrer.
“Dernier panier !”