A un an des présidentielles, les esprits s’échauffent. Marine Le Pen était donnée vainqueur du premier tour devant le président sortant. Hier, la diffusion d’une partie non-publiée du sondage prédit une course serrée entre Emmanuel Macron et la présidente du Rassemblement National.
Les signes annonciateurs d’une campagne présidentielle s’accumulent. Annonce des candidatures, appels aux rassemblements et … les sondages. Souvent critiqués, scrutés mais jamais ignorés, ils apparaissent dans la presse au compte-goutte provoquant l’espoir d’une victoire pour certains ou l’inquiétude d’un effondrement pour d’autres. Le dernier chiffre en date n’est même pas officiellement publié. C’est le Parisien qui a obtenu une partie restée confidentielle d’un sondage publié plus tôt. Réalisé par Harris Interactive, il ne semblait que se pencher sur le premier tour. Mais les sondés se sont visiblement prononcés sur un second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le résultat donne le président en tête avec 52% des voix, contre 48% pour son adversaire. Un score qui tomberait dans la marge d’erreur de l’institut de sondage, qui pourrait donc donner les deux candidats à égalité. Réaction immédiate du parti d’extrême droite qui publie sur Twitter son score, accompagné d’un « On arrive ! » en lettres majuscules.
RN en tête et une gauche divisée pour le 1er tour.
C’est ce qui ressort de la version officiellement publiée du sondage de Harris Interactive qui porte uniquement sur le premier. Le Rassemblement National est crédité de 26% à 27% des voix alors que LREM a recueilli 23% à 24% d’avis favorables. Des scores qui semblent se rapprocher des dernières élections européennes où la liste de Nathalie Loiseau (LREM) était arrivée en deuxième position avec 22,4% des voix, devancée par la liste portée par Jordan Bardella (RN) avec un point de plus. Le parti d’extrême droite se réjouit d’être placé comme le principal challenger, au grand dam des autres partis qui ne voit pas d’un bon œil ce duel anticipé.
Harris Interactive propose également deux anciens Républicains qui se disputent la troisième place. Xavier Betrand (16%), qui arrive devant la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (14%). Ces deux personnalités, pas officiellement en candidats pour l’heure, arrivent devant les candidats de gauche. Et c’est une petite musique qui risque de se faire stridente pour ces partis. Les appels aux rassemblements se multiplient mais ne semblent pas aboutir et les effets se répercutent dans les sondages. En effet derrière, les différents candidats possibles à gauche s’accumulent. Jean-Luc Mélenchon, le seul officiellement candidat à gauche, avec 10% à 11% des intentions, semble mener la course devant Anne Hidalgo (PS) ou Yannick Jadot (EELV).
Les sondages sont-ils encore pertinents?
Pourtant ces chiffres sont à prendre avec des pincettes. Ils sont souvent critiqués pour leur prématurité et leur tendance à discréditer certains plus petits partis. Par le passé, certains suffrages importants ont donné raison aux détracteurs des instituts de sondage, comme le Brexit et l’élection de Donald Trump. Des noms évoqués ne sont même pas encore candidats, comme Arnaud Montebourg, et d’autres absents pourraient bien faire leur apparition dans la course à l’image de Christiane Taubira. De plus, il reste encore un an avant le suffrage et le sondage ne prend pas en compte les aléas et dynamiques d’une campagne présidentielle. En 2016, un sondage créditait alors Nicolas Sarkozy de 18% des intentions des votes, François Bayrou à 12% et Emmanuel Macron 22% … mais sous l’étiquette de parti socialiste. Il prédit néanmoins un second tour entre le futur président ainsi que la candidate du RN. Les sondages permettent donc simplement de se donner une idée vague du paysage politique ainsi que d’observer diverses dynamiques en vue des élections présidentielles. En politique, un an laisse la place à de nombreux bouleversements.