Covid-19 oblige, les musées de la ville sont fermés depuis plusieurs mois. Alors comment combler le manque de visiteurs ? Comment garder le lien avec eux ? Les musées toulousains ont dû s’adapter et les nouvelles technologies semblent être la solution.
Internet est effectivement en première ligne. Il est le seul moyen de communication des musées durant cette pandémie, alors on ne lésine pas sur les moyens. Au Muséum de Toulouse, l’exposition Magies Sorcelleries qui devait initialement ouvrir ses portes en décembre dernier n’a toujours pas connu de visiteurs. Cependant, si le Museum est fermé, il reste connecté ! Sur le site, un grimoire numérique est disponible et « permet de se plonger dans l’univers Magies et Sorcelleries », assure Frédérique Dumet, attachée de presse du site. « Le confinement et les contraintes sanitaires nous ont obligés à changer notre mode de fonctionnement, avec du contenu plus qualitatif sur internet. On essaie de produire un maximum de contenu, le but étant de faire vivre l’expo que personne n’a encore eu la chance de voir », ajoute t-elle.
En version virtuelle, on retrouve des podcasts sur différents sujets scientifiques ainsi que des visioconférences. Des « capsules vidéos« sont également en cours de réalisation pour mettre en avant certains objets sur les réseaux sociaux. Pour ceux qui ne sont pas « connectés », le Muséum propose aussi un magazine qui s’intitule « VOX ». Il traite d’un thème concernant l’exposition du moment, et est disponible directement en boutique (ndlr, 35 Allée Jules Guesde, 31000 Toulouse). « L’objectif est de faire vivre les expos qui ouvriront un jour je l’espère ! », assure Frédérique Dumet.
Rencontre avec les œuvres sur Instagram
Du côté du musée des Augustins, on s’est adapté et ce depuis juin 2019. Fermé pour cause de travaux, le musée s’est acclimaté à la crise sanitaire avant même qu’elle ne commence: « Le musée des Augustin est un cas à part car nous étions fermé avant que le Covid-19 arrive mais cela reste quand même une période spéciale », explique Ghislaine Gemin. Une période spéciale certes mais pas question d’en oublier les œuvres, et c’est sur Instagram qu’il est possible de les retrouver.
Tous les quinze jours environ, les conférenciers en histoire de l’art se connectent et vous font profiter d’une entrevue en tête-à-tête avec une œuvre. En ce qui concerne les storys, on retrouve régulièrement des anecdotes sur les différentes œuvres qui occupent le musée des Augustins. « Le fait d’être fermé nous a permis de se recentrer sur l’art, on est plus dans le relationnel et l’affectif. Les lives Instagram permettent d’avoir un commentaire personnalisé des œuvres« , affirme Ghislaine Gemin.
Certains sont en mal de communication
Pour les petits musées avec peu de moyens, il est plus difficile de maintenir le lien. Le musée du Vieux Toulouse par exemple est un musée associatif, composé de seulement deux employés. Dans ce contexte, impossible de s’occuper de la communication. « Ne pas être sur les réseaux sociaux n’est pas un choix mais une question de manque de moyens humains et financiers », explique Jérôme, assistant de conservation au musée du Vieux Toulouse.
Une visite virtuelle est tout de même disponible, et un soin tout particulier est apporté au site internet. « On attend patiemment de pouvoir rouvrir. Pour ce qui est de la communication, on sur-alimente le site et on essaie d’y mettre plus d’informations. Avec cette fermeture, on en a aussi profité pour se concentrer sur la restauration et le recollement des œuvres.« ajoute t-il.
Création d’un nouveau lieu culturel à Toulouse ?
Si les musées sont pour l’heure fermés, la ville de Toulouse a pour projet d’ouvrir prochainement un lieu dédié au Patrimoine. Le musée des Augustins a partagé un sondage concernant le projet sur twitter.
https://twitter.com/MuseeAugustins/status/1354349702997803010https://twitter.com/MuseeAugustins/status/1354349702997803010
Dans le cadre du label « Ville d’art et d’histoire » obtenu en 2019 par la ville de Toulouse, le projet serait de créer un lieu dédié à l’histoire et à l’architecture de la ville.