L’ouverture des vœux sur Parcoursup commence dès aujourd’hui à 14 heures. Crise sanitaire, nouvelles formations, réforme du baccalauréat et nouvelle sélection, l’avenir des futurs étudiants est plus qu’incertain. Que ce soit les élèves de terminale ou les étudiants en réorientation, tous se sentent désemparés.
Les vœux d’orientation sont un passage crucial pour chaque élève qui souhaite se diriger vers les études supérieures. Seulement, les effets de la crise sanitaire et les récentes mises à jour de la plate-forme affectent les étudiants sur leur choix de formation.
Lettres de motivations ou de recommandations, répartition des places selon les notes des élèves en fonction de l’établissement d’origine… Parcoursup pourrait, à terme, organiser la sélection à l’entrée des universités, par le biais des quotas, sur le nombre de places disponibles. Un problème de fond soulevé par le Secrétaire Général du SNES Pierre Priouret : « On va se retrouver avec un phénomène où les élèves vont se jeter sur la première place proposée et se rendre compte que ce n’était pas la formation qu’ils auraient souhaité. »
La distanciation, la cause de tous les maux
17 800 formations sont disponibles sur la plateforme, dont 5.000 proposées par la voie de l’apprentissage et pourtant les élèves sont complètement perdus dans le choix des vœux. Les salons et journées portes ouvertes ont été remplacés par les webinaires (seminaire en ligne), et les visites virtuelles de campus alors que certains étudiants peinent à manipuler les outils informatiques. C’est le cas de Sofia Da Silva, en terminal au lycée Marcelin Berthelot : « Ma connexion internet est très mauvaise chez mes parents et mon ordinateur tombe en panne régulièrement, du coup je n’ai pas pu participer à Infosup (un des salons d’orientation organisé chaque année)».
La digitalisation de l’orientation est catastrophique pour Pierre Priouret : « Regarder une vidéo sur internet c’est bien mais cela ne remplacera jamais l’échange qu’on peut avoir avec un professeur qui enseigne dans une formation et qui motive les élèves ». Sans témoignages de la part des étudiants ou de formateurs, les terminales se sentent totalement démunis.
« Je vais sélectionner des vœux par dépit »
Une angoisse grandissante au fil des jours pour les étudiants comme pour les parents. Depuis quelque temps, Nathan Gautrand en classe de terminale, au lycée de Fronton, comme beaucoup d’autres élèves, est angoissé par son orientation. Son père Jacques, conducteur SNCF, s’inquiète pour son fils. « Cette année dans les lycées, aucun accompagnement n’est fait ! ». Heureusement, sa profession permet à Nathan d’accéder aux entretiens d’orientation coordonnés par la SNCF : « On a beaucoup de chance que cela existe ». Nathan devrait s’inscrire en faculté de biologie et se préparer pour le grand oral en école de vétérinaire.
En revanche pour Anaïs Quénel, en classe de terminale au lycée Marcelin Berthelot c’est plus compliqué : « Je ne sais pas où m’orienter, je ne connais vraiment aucune formation. Je vais sélectionner des vœux par dépit ». Selon un sondage Ipsos publié en septembre, 22 % des néobacheliers déclaraient ne pas être satisfaits de la formation qu’ils ont obtenue via Parcoursup. En attendant, les futurs bacheliers auront jusqu’au 11 mars minuit pour formuler leurs vœux.
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