Le squash professionnel : l’exigence au plus haut-niveau

Faire du squash en tant que professionnel n’a rien d’anodin. C’est l’exigence et la rigueur que Mélissa s’impose au quotidien qui lui permettent d’atteindre un tel niveau et frôler la perfection.

Une préparation physique de haut-niveau. 

Etre sportive de haut-niveau, c’est tous les jours repousser ses limites, se dépasser. C’est ceux qu’a choisi Mélissa Alvès, squasheuse professionnel en équipe de France. Sa passion rythme ses journées dès le réveil.

Le réveil musculaire, c’est le rituel du matin. A peine réveillée, Mélissa fait des étirements pendant une demi-heure au moins le matin. Une habitude à prendre lorsque l’on pratique du sport six jours sur sept.

Pas le temps de traîner. Après les étirements, le petit-déjeuner, puis place à la préparation. La matinée est ensuite dédiée à la séance de musculation. Après un passage à la douche et en tenue de sport, nous nous rendons à la salle de sport, en voiture, à cinq minutes de son domicile.

La sportive récupère ses affaires nous entrons dans la salle. Dès l’entrée, les regards des coachs à l’accueil sont sur nous, ou plutôt sur Mélissa, membre assidue. Nous entrons ensuite dans la salle et j’ai droit aux présentations avec les coachs présents. Mélissa, qui connaît évidemment les coachs échangent brièvement avec les coachs.

Après un bref passage aux vestiaires, la séance peut commencer. Direction le premier étage pour les étirements à l’espace fitness. C’est à cette endroit que la squasheuse débute sa séance. Saut à la corde, étirements à l’élastique de renforcement et quelques mouvements. Dès les premiers gestes, la sportive semble dans sa bulle et enchaîne les mouvements.

Mélissa en train de faire des étirements à son arrivée

Une concentration et une rigueur présente durant tout le reste de l’entraînement. Après l’échauffement, nous redescendons au rez-de-chaussée où se trouve les machines. La salle est grande mais n’est pas la plus grande de toute, confie Mélissa.

Elle se dirige vers les machines et premier réflexe, elle consulte son portable. C’est dessus que se trouve l’intégralité de sa séance préparée par son coach sportif. Au programme, arrachés, soulevés de terre et développés militaires, la séance s’annonce rude.

Après quelques mouvement rien qu’au poids de la barre, les répétitions s’enchaînent, et la squasheuse reste concentrée tout au long des exercices, le regard pensif, fixant un point imaginaire. Une fois les muscles échauffés, l’exercice reprend avec les poids.

La séance commence par les arrachés, l’exercice phare des body builders. Ici pas de poids surréalistes, les charges tournent généralement autour de 25 à 30 kilos. Un poids fixé par son préparateur physique, largement suffisant selon Mélissa. L’exercice est impressionnant. Mélissa fait trois séries de six et des séries de dix mouvements.

Elles poursuit ensuite avec les soulevés de terre et le développé couché militaire. Les exercices s’enchaînent et la fatigue commence à se faire ressentir, confie-t-elle. La séance semble interminable et les derniers exercices sont les plus éprouvants. Mais l’effort continue. Les derniers poussées sont plus fébriles, et la fatigue se lit son visage.

La séance se finit après une heure et quinze minutes. Après une douche au vestiaire, nous repartons finalement de la salle de sport, et la première demi-journée de travail s’achève. Une séance que Mélissa a trouvé difficile, confie-t-elle. Surtout après les trois heures de vélos de la veille.

En effet, les séance de vélo font parti également du programme préparé par Thomas Adrien, le préparateur sportif choisi par Mélissa. La sportive, qui a commencé le vélo depuis un mois, parcours une cinquantaine de kilomètres à vélo, au moins deux fois par semaine. Les séance se tiennent normalement le matin à partir de 10h. Des séances intenses et énergivores sur les départementales d’Île-de-France, un peu plus loin de la ville.

En deux heures et une cinquantaine de kilomètres, Mélissa brûle pas moins de 1000 calories, soit à peu près la moitié des 2500 d’apport journalier en calories nécessaires pour une femme sportive, et des 2000 calories pour une femme qui pratique une activité physique de manière ponctuelle.

Technique et Physique : l’un ne va pas sans l’autre

On pourrait croire que la squasheuse passe tout son temps sur le court de squash, et pourtant ce n’est pas tout le temps vrai. Pendant cette période de préparation d’été, l’accent est mis sur le physique même si il arrive aussi de faire de travailler sur la technique, avant de passer sur la phase de préparation plus technique.

La séance du jour était dédiée au travail de la volée, qui consiste à frapper la balle avant qu’elle ne rebondisse pour être plus aggressive. Les séances de squash se concentrent généralement sur un thème, comme ici, avec des variantes, et ceux pendant deux heures.

Deux heures pendant lesquels, Melissa ainsi que ses coéquipières d’équipes de France, sacrées championne d’Europe en 2019, se retrouvent. Elles répètent le même exercice, en y introduisant des variantes toutes les demi-heures. Le but est simple, parfaire le geste par la répétition. Des séances longues et qui demandent beaucoup de concentration pour appliquer les exercices demandées.

Sur le terrain, Mélissa répètent constamment les mêmes gestes. Des gestes qui parfois poussent à bout. La squasheuse, frustrée de l’exercice ira même, dans un élan de colère, à frapper le flanc de sa raquette au mur, au point de la casser. Un geste qu’elle explique par son exigence envers elle-même et son esprit de compétition, désireuse de réussir et de gagner. Cette rage de vaincre, Mélissa s’y accroche même aux entraînements, au risque de parfois être dépassée par cette dernière.

La préparation physique reste pour l’instant la priorité mais la préparation technique prendra ensuite le pas. Malgré l’annulation des compétitions sportives avec la crise sanitaire. 

Une vie rythmée et défini par le sport

Etre sportive de haut-niveau demande des efforts au quotidien. La rigueur imposée sur le cours est la même dans la vie de tous les jours et le squash rythme la vie des professionnels comme Mélissa Alvès.

L’emploi du temps défini par son coach sportif, en fonction des entraînements en équipe de France, est très organisé. Du lundi au samedi, le planning est complété. Des séances de posture, de musculation, des rendez-vous chez le kinésithérapeute, tout est organisé à la lettre. Et pas question de faire un entorse à la règle, pour Mélissa, car cela nuirait à ses performances.

Si le planning n’a affiche rien jusqu’à dix heures, la journée commence pourtant plus tôt avec les étirements. Le midi, le déjeuner est indispensable et un repos de 45 minutes environ est établi. Un repos conseillé par son coach mais rien n’est imposé. Encore une question d’efficacité, le repos permet d’avoir une meilleure performance l’après-midi. C’est cette volonté personnelle et cette envie de réussir qui sont à l’origine de ces petits gestes du quotidien, qui ont pour finalité d’être meilleure.

Le repas lui doit bien sûr être équilibré. Une démarche qui commence dès l’entrée des magasins. Les courses ont été faites au magasin « Un monde végan ». Des produits issues du véganisme. Mais ce n’est pas le seul critère de Mélissa. Pour chaque produit, le premier réflexe est de retourner chaque produit pour voir regarder l’étiquette. Mélissa mène la chasse au sucre.

Et pour cause, les produits trop sucrés qui ne sont pas bons pour alimentation. Pour éviter le sucre, elle vérifie systématiquement la quantité de sucre présents sous forme de glucides. L’ennemi numéro un pendant les courses et pendant les repas.

Le magasin végan, lui, correspond au nouveau régime adopté quatre jours par semaine. Plus que le convictions, c’est surtout la présence de toxine, évidemment nocives, dans la viande qui a motivé ce choix. Et cette nouvelle résolution lui a permis également de maintenir son poids de forme, très important à ce niveau.

 

Sur les tables, les plats de hachis parmentier aux lentilles, ou de lasagnes à l’aubergine remplace ceux à base de viande pendant la majorité de la semaine. Le lait végétal, et le fromage végan ont été adoptés par la sportive. Une alimentation qui se veut la plus saine possible. Pour avoir goûté, je peux certifier que ces petits plats sont tout aussi délicieux et n’ont rien à envier aux plats non végans. Cependant pas de privation, a prévenu son préparateur physique Thomas Adrien, compte tenu de ses besoins en calories.

Plus que l’alimentation, c’est carrément l’emploi du temps du Mélissa qui parfois, est modifié. Le mercredi après-midi laissé libre, la sportive annule la sortie shopping avec ses copines. Tout simplement pour pouvoir se reposer. Une démarche presque anodine, si Mélissa nous explique pas que ce repos est nécessaire à sa journée du lendemain et sa performances aux entraînements. C’est l’ensemble de ces petits gestes qui participent à la réussite de la sportive.

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