Roxana Maracineanu, ministre des Sports, a officialisé la légalisation du MMA en France. Néanmoins, les clichés ont la peau dure, beaucoup, en France, considèrent encore ce sport comme barbare. Un jugement qui vient souvent de la méconnaissance du sport, on vous explique en quoi il consiste.
Avec la Thaïlande, la France faisait partie des derniers pays a interdire le MMA (Mixed Martial Arts). Si dans le cas de la Thaïlande, l’interdiction servait à préserver son Muay Thaï national de la concurrence, en France, le MMA s’heurtait à un problème de moeurs.
Trop violent, trop dangereux, non-encadré : le MMA a toujours souffert de ces clichés dans l’Hexagone, pendant que le monde avait les yeux rivés sur les superstars de l’UFC (la ligue de MMA la plus puissante au monde).
D’où vient le MMA ?
À l’origine, le MMA a été crée pour que différents pratiquants d’arts martiaux et sports de combats (jujitsu brésilien, kickboxing, taekwondo…) s’affrontent et que l’on puisse déterminer quel discipline était la plus efficace.
Lors des premières compétitions, dans le début des années 1990, ce sont les pratiquants de jujitsu brésilien, et leur aisance technique au sol, qui ont tiré leur épingle du jeu, en soumettant leurs adversaires. La famille Gracie, grande famille du jujitsu brésilien, y est pour beaucoup dans la création du sport.
Le MMA c’est quoi ?
Les combattants d’arts martiaux mixtes se disputent la victoire en trois rounds de 5 minutes (cinq rounds pour les championnats). Durant ces oppositions trois phases de combats sont possibles.
- La phase debout où les deux adversaires se font face, sans s’attraper, et se portent mutuellement coups de poings, de pieds, de coudes et de genoux. Dans cette phase, les combattants issus des sports de combats tels que la boxe, le kickboxing, ou encore le taekwondo, sont avantagés.
- La phase de « clinch ». Pendant celle-ci, les combattants sont au corps à corps, se sont saisis et essaient de projeter leur adversaire au sol. Des frappes peuvent être assénées pendant les phase de clinch, notamment des coups de genou. Dans ces phases, les combattants issus du judo et de la lutte ont l’avantage.
- Le combat au sol, durant lequel chaque combattant essaie de prendre le dessus sur l’autre, en se plaçant en position favorable pour porter des frappes à son adversaire, ou en intentant des soumissions. Dans cette phase, les combattants issus du jujitsu brésilien et de la lutte ont l’avantage.
Comment gagne-t-on un combat ?
Il y a quatre moyens principaux de gagner un combat :
- Le KO. Souvent spectaculaire, le Knock-out intervient lorsqu’un adversaire perd conscience après un ou plusieurs coups encaissés.
- Le TKO. Un adversaire est déclaré TKO (ou KO technique) lorsqu’il n’est plus en mesure de se défendre, généralement pendant une avalanche de coups au sol. Le TKO peut aussi être décrété par le médecin, si l’un des combattants présente une blessure trop importante (en général des coupures), susceptible de s’aggraver pendant le combat et d’avoir des conséquences irréversibles.
- La soumission. Lorsqu’un adversaire ne peut se défaire d’une clé (de bras, jambe, coude…) ou d’un étranglement, il peut abandonner en tapant plusieurs fois avec sa main. L’arbitre peut également arrêter un combat pendant une soumission, certains combattants préférant s’évanouir ou se faire casser un membre plutôt que d’abandonner.
- La décision. Chaque round a un vainqueur et perdant, le décréter est le travail de trois juges. Celui qui remporte le plus grand nombre de round, selon un juge, est désigné vainqueur par celui-ci. Celui qu’au moins deux des juges ont désigné gagnant remporte le combat.
Un sport sans règles ?
Au MMA, contrairement à la pensée populaire, tous les coups ne sont pas permis. Cette impression est due au fait que les combats se poursuivent au sol, où des coups de poings peuvent encore être assénés au visage.
Néanmoins, le MMA reste un sport très réglementé avec un bon nombre de coups interdits, que l’on retrouve dans « les règles unifiées du MMA ». Parmi cette soixantaine de règles, on retrouve l’interdiction de porter des coups de pieds (ou de genou) au visage au sol, ou encore l’interdiction de porter des coups de tête.
Comme les autres sports de combats, les combattants sont répartis dans différentes catégories de poids, pouvant aller de -52 kg (strawweight) pour les femmes à -120 kg (heavyweight) pour les hommes.
Des réactions en demi-teinte
Dans la rue, les réactions sont hétérogènes face à la légalisation du sport. À la vue des combats certains trouvent le MMA « violent ». Certains voient même « une bagarre de rue » dans ces combats en cage.
D’autres ne voient aucun problème à ce que ce sport soit enfin réglementé. « Le fait de le reconnaître en tant que sport ne me dérange pas, les arbitres sont là pour protéger les combattants. Et ce n’est pas parce que c’est impressionnant que c’est plus traumatisant. »
Quoi qu’il en soit, le MMA va enfin être réglementé en France. Les compétitions seront organisées sous l’égide de la Fédération de boxe anglaise. Une nouvelle qui ne peut que ravir les 30 000 à 50 000 pratiquants français.