Rejetée par la majorité LREM, la proposition de loi visant à permettre 12 jours de deuil (au lieu de 5) à un parent venant de perdre son enfant a causé bien du tort au gouvernement.
Cette polémique là, le gouvernement s’en serait bien passé. Jeudi, à l’Assemblée nationale, la majorité LREM rejetait une proposition de l’UDI, visant à allonger de 5 à 12 jours le congé d’un salarié qui vient de perdre un enfant.
Évidemment, le tollé a été immédiat. De tous bords, les réactions politiques ne se sont pas faites attendre. François Ruffin (député LFI) a parlé d’une majorité « mesquine », la vidéo de son intervention à la suite du vote a d’ailleurs récolté plusieurs centaine de milliers de vues sur les réseaux sociaux. Brigitte Kuster (député LR) a déclaré que la majorité était « incapable d’écouter ».
Puisque, comme d’habitude, vous applaudissez, puisque vous faites la claque en cadence, je voudrais m’adresser à vous, chers collègues, chers collègues de la majorité : resterez-vous les paillassons de Macron ? #retraites pic.twitter.com/cBJSBaVfn2
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) January 28, 2020
Des dissensions au sein même du gouvernement
S’il n’est pas rare de voir l’opposition remettre en question le gouvernement, que ce dernier le fasse lui-même l’est. Voyant la polémique enfler, Emmanuel Macron a réagi. Le chef de l’état a demandé à son gouvernement de « faire preuve d’humanité sur le dossier ». Ensuite, dans les colonnes du journal Le Parisien, Muriel Pénicaud, ministre du travail, a reconnu dans le rejet de ce texte de loi une « erreur », avant d’ajouter que la proposition serait réétudiée. Un mea culpa aussi rare que le recadrage public du Président de la République.
Une autre membre du gouvernement n’a pas hésité à exprimer son désaccord face au rejet du projet de loi : Marlène Schiappa. « Je souhaite que le gouvernement reconsidère sa position, qu’il y ait un nouveau vote, qui soit plus digne », a-t-elle confié sur BFM TV. Selon Le Parisien, la secrétaire aurait même pu démissionner si le gouvernement ne reconsidérait sa position.
Au travers de Jean-Claude Cathala, porte-parole de l’union départementale 31, la CGT réagit à la polémique.