Le procès engageant la destitution du Président des Etats-Unis, débute ce mardi 21 janvier. Le clan des démocrates est plus que jamais prêt à le faire tomber, tandis que les Républicains font bloc derrière le 45e président des Etats-Unis.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne sera pas chose aisée de se débarrasser de Donald Trump. Quatre mois après le début du scandale de l’affaire ukrainienne qui intoxique la fin du premier mandat du républicain, et à moins de dix mois de l’élection présidentielle à laquelle il compte bien participer et l’emporter, les cent sénateurs vont se retrouver à 13 h (19 h en France) sous la présidence du chef de la Cour suprême John Roberts. La tâche des jurés s’annonce ardue. Déterminer si Donald Trump est bien coupable d’abus de pouvoir et d’entrave au travail du Congrès, comme le décrit l’acte d’accusation adopté en décembre par la Chambre des représentants. Pour rappel, il s’agit seulement du troisième procès de destitution visant un Président au Etats-Unis. Les deux derniers étaient Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1999.
Un procès qui s’annonce tendu
Dans un argumentaire de 110 pages soumis lundi au Sénat, les avocats de Donald Trump déclaraient : « il n’a rien fait de mal ». Dénonçant un « processus truqué » qui a abouti à « une perversion dangereuse de la Constitution », ses avocats ont estimé que les chefs d’accusation adoptés avec les seules voix démocrates n’étaient pas passibles de destitution car « ils ne comportent aucun crime ou violation de la loi ». Concernant les démocrates chargés de porter l’accusation lors du procès, Donald Trump affirme ainsi « que le Sénat ne peut pas le destituer même si les accusations contre lui sont prouvées ».
Une affaire à sens unique
Même si ce procès entrainera des débats houleux, cette affaire risque d’être sans surprise. L’acquittement semble pratiquement assuré pour Donald Trump, grâce à la majorité républicaine du Sénat qui fait bloc derrière lui. La durée des débats reste, en revanche, une question en suspens. Le procès devrait débuter par des votes pour fixer la procédure. Selon des membres du camp présidentiel, l’influent Mitch McConnell, chef de la majorité républicaine au Sénat, souhaite imposer des débats à marche forcée, bien décidé à offrir à Donald Trump l’acquittement rapide qu’il espère, idéalement dans un délai de deux semaines. Les démocrates réclament que quatre acteurs clés de l’affaire ukrainienne soient convoqués à la barre, dont le chef de cabinet de la Maison Blanche, Mick Mulvaney et l’ex-conseiller à la sécurité nationale, John Bolton.
Pour voir leur souhait se réaliser, ils doivent impérativement récolter à chaque fois un vote. La chose s’annonce difficile au regard du rapport de force au Sénat, où les Républicains disposent de 53 élus sur 100.