À la suite des violences de samedi et dimanche dernier, le président libanais, Michel Aoun réunit ce lundi les hauts responsables de la sécurité. Des mesures drastiques sont à prévoir.
546 personnes. C’est le nombre de manifestants, mais aussi de membres des forces de l’ordre, qui ont été blessées dans les heurts de samedi et dimanche dans le centre de Beyrouth, selon les bilans de la Croix-Rouge libanaise et de la défense civile, compilés par l’AFP. Pour le Liban, ces chiffres sont du jamais-vu. Cette explosion de violence est née d’une contestation qui dénonce une classe politique jugée corrompue et incompétente. Cette crise a poussé Michel Aoun à organiser en ce lundi après-midi, une « réunion de sécurité », en présence des ministres de la Défense et de l’Intérieur, mais aussi des hauts gradés des forces de la police et de l’armée, d’après le compte Twitter de la présidence. L’objectif premier est de « discuter des développements sur le plan sécuritaire et des mesures à prendre pour préserver la stabilité et le calme dans le pays », selon l’agence officielle ANI.
Ce qui a mis le feu aux poudres
En trois mois de contestation, la colère n’a fait que grandir parmi les manifestants qui blâment l’inertie des dirigeants. Entre crise économique qui provoquent des licenciements en masse, restriction bancaire importante, et forte dépréciation de la livre libanaise face au dollar, la population n’en peut plus. Les conflits et manifestation n’ont fait qu’augmenter en intensité jusqu’à ce fameux week end. En deux jours, la police anti-émeute a tiré des balles en caoutchouc et des volées de gaz lacrymogènes, activant ses canons à eau contre les manifestants rassemblés à l’entrée d’une avenue menant au Parlement. Les contestataires ont lancé des pierres, des pétards et des feux d’artifice contre un barrage de la police bloquant cette avenue, attaquant parfois à l’aide de poteaux de panneaux de signalisation, déracinés et utilisés comme bélier.
Le président libanais, Michel Aoun doit donc s’occuper d’un gros chantier. Cette réunion devrait alors déterminer de la façon dont les forces de l’ordre fonctionneront, à l’avenir, dans les manifestations.