Le feuilleton est désormais terminé : l’aéroport Toulouse-Blagnac connaît son nouvel actionnaire. Comme annoncé dans les colonnes du Canard Enchaîné, Eiffage rachète les parts du groupe chinois Casil, qui s’élèvent à 49,9 %, pour un montant avoisinant les 507 millions d’euros.
C’est désormais officiel : Casil n’est plus propriétaire de ses parts de l’aéroport Toulouse Blagnac. Le groupe de BTP Eiffage rachète les parts du groupe chinois pour 507 millions d’euros. Les Chinois réalisent donc une plus-value d’environ 200 millions d’euros, puisqu’ils avaient eux-même racheté les parts de l’État, en 2015, pour un montant de 308 millions d’euros. « Eiffage nous a assuré qu’il sera là sur le long terme » affirme Pascal Boureau, représentant du Conseil Départemental de Haute-Garonne.
Eiffage promet une autre politique de gestion
En parallèle de ce rachat, le groupe de BTP a promis une politique de gestion différente de celle de Casil. « Les actionnaires chinois avaient placé deux de leurs salariés dans le directoire de l’aéroport. Ils étaient à la recherche du bénéfice immédiat », affirme Pascal. « Eiffage, de son côté, a promis de ne pas faire ce mélange des genres, et que le directoire et le conseil de surveillance seraient bien démarqués ». Interrogé sur la future politique de gestion du nouvel actionnaire, Pascal Boureau répond d’un ton sarcastique : « Ça ne pourra pas se passer plus mal qu’avec les Chinois. Il y avait parfois des incompréhensions avec eux. Certains ne parlaient pas anglais, ce qui ne facilitait pas les réunions… Il y en avait même qui parlaient anglais, mais ne parlaient pas le mandarin. Ils avaient besoin d’interprètes entre eux » explique Pascal.
Des projets repoussés
Cette vente, qui a été officialisée le 31 décembre dernier auprès des autres actionnaires, occasionnera un retard sur certains projets. « L’agrandissement de l’aérogare, qui était prévu pour 2023, sera repoussé de deux ans » explique l’élu. Même si cet achat retarde certains projets, il affirme que « l’aéroport continuera de se développer », et ce malgré une baisse du nombre de mouvements et du nombre de passagers sur l’année 2019. En tous cas, Eiffage l’affirme : ils sont là pour longtemps, et ne comptent pas revendre leur part aussi rapidement que le groupe chinois, qui passera la main à son successeur lors du prochain conseil de surveillance le 28 janvier prochain.