Ce mardi 14 janvier, les manifestants contre la réforme des retraites restaient déterminés, dans une ambiance conviviale et sans dérapages notables. Face à un gouvernement qui ne cède pas, la mobilisation reste forte et s’étend à un grand nombre de secteurs.
À Toulouse ce matin, une manifestation organisée à l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires et FSU s‘élançait de Saint-Cyprien à 10 heures. Un peu partout en France, des actions étaient organisées pour continuer de réclamer le retrait total du projet de réforme des retraites par point. Au 41ème jour consécutif de grève, les opposants ont répondu présent, à des niveaux de mobilisation proches de la manifestation du 9 décembre (près de 5 000 manifestants recensés).
Trois journées d’actions successives
L’intersyndicale appelle à manifester les 14, 15 et 16 janvier, car elle s’inquiète du compromis trouvé entre le gouvernement et la CFDT sur l’âge pivot. « C’est dommage que les syndicats soient divisés sur cette question. C’est contre-productif pour la mobilisation et ça laisse l’impression d’un fricotage entre la CFDT et le gouvernement » déplore Laurent, cégétéiste, peu avant le départ du cortège à Saint-Cyprien. Deux heures durant, les manifestants ont progressé vers Jean Jaurès dans une ambiance conviviale, presque familiale. À l’avant du cortège, une poignée de gilets jaunes, des syndicats étudiants, lycéens et une cohorte féministe, riche en chants entraînants et joyeux. À l’arrière, quelque peu en retrait de la tête du cortège, les différents syndicats en présence (CGT, CGC, FO et FSU…) avancent au rythme des camions aux couleurs de la CGT. Partis en retard, les manifestants ont été stoppés par les CRS à hauteur de Jean Jaurès, en raison de l’heure avancée une fois sur place (la manifestation était déclarée jusqu’à 12 h seulement).
Une mobilisation interprofessionnelle
Déterminés, rivalisant d’imagination concernant leurs écriteaux et affiches respectifs, les opposants à la réforme des retraites, réunis en collectifs de travail, ont marché devant les syndicats. Les avocats du barreau de Toulouse, qui pourraient prolonger leur grève jusqu’au 20 janvier, ont notamment rejoint le cortège dès 10 h. Aux alentours de 11 h, une manifestation contre la réforme des modes d’accueils de la petite enfance prévue par le gouvernement en 2020 s’est mêlée au cortège.
Plus tard dans la journée, un petit comité d’aide-soignants s’amassait autour d’une camionnette CGT aux abords de l’hôpital Purpan. Leurs doléances sont sensiblement les mêmes que celles des manifestants du centre-ville. En sus du problème des retraites, ils déplorent notamment la « politique d’austérité » pratiquée par la direction du CHU toulousain.