Theresa May fait face à une situation difficile à un mois et demi de la date supposée du Brexit. Elle va tenter ce jeudi d’obtenir un nouveau compromis concernant la situation d’une frontière physique en Irlande.
La Première ministre britannique est aujourd’hui à Bruxelles pour rencontrer le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker ; le président du Parlement européen, Antonio Tajani ; son référent Brexit, Guy Verhofstadt ; mais également le président du Conseil européen, Donald Tusk. Elle doit faire des propositions pour obtenir un nouveau compromis sur la question de la frontière irlandaise, malgré un refus de l’Union Européenne de renégocier l’accord de retrait du Royaume-Uni. En effet, les Européens n’ont cessé de répéter qu’ils n’étaient « pas ouverts » à la renégociation. Donald Tusk a annoncé hier sur Twitter qu’il espérait trouver une solution pour « mettre fin à l’impasse » :
Today our most important task is to prevent a no deal #Brexit. I hope that tomorrow we will hear from PM @theresa_may a realistic suggestion on how to end the impasse. https://t.co/ko9UGhtaJd pic.twitter.com/Rm9fNXwyks
— Donald Tusk (@eucopresident) 6 février 2019
Le piège du filet de sécurité
Theresa May va devoir se battre pour éviter le « backstop » que veut mettre en place l’Union Européen pour éviter le retour d’une frontière physique en Irlande. Ce « backstop » aussi appelé filet de sécurité transforme l’Irlande du Nord en « territoire douanier unique ». Ainsi, la libre circulation des marchandises resterait en vigueur, il n’y aurait pas de taxes douanières ou de quota entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne. Cependant Londres ne serait pas obligé de suivre l’évolution des normes règlementaires décidées par Bruxelles. Londres et Theresa Man ont rejeté en bloc ce backstop, et souhaiteraient le remplacer par des mécanismes alternatifs.
Selon Downing Street, trois solutions sont envisagées pour le backstop : une limite dans le temps, une sortie unilatérale décidée par le Royaume-Uni ou encore un plan proposé par des députés, notamment basé sur l’utilisation de technologies pour des contrôles douaniers dématérialisés. Bruxelles avait déjà écarté les deux premières propositions dans le passé. Les Européens doutent également de la faisabilité de la troisième. La situation s’annonce donc très compliquée pour la Première ministre britannique.
L’Union Européenne souhaite avant tout ne pas fragiliser les accords de paix de 1998, qui ont mis fin aux troubles en Irlande du Nord. Le but est également de préserver le principe du marché unique. Si aucune loi votée par le Parlement britannique ne vient repousser la date butoir du Brexit, il sera officiellement déclenché le 29 mars prochain.