Du 16 janvier au 17 mars 2019, l’exposition « La ville » s’installe dans la Galerie 2 du musée du Château d’Eau et montre les passants au naturel dans les rues de la Ville rose.
Les yeux rivés sur leurs portables, le regard inquiet ou heureux, en marche ou à l’arrêt : la photographe Małgosia Magryś a immortalisé les passants toulousains sans artifices, dans la rue (plus particulièrement dans la rue Alsace Lorraine). Polonaise d’origine, l’artiste vit à Toulouse depuis une vingtaine d’année où elle poursuit des projets de travaux documentaires en croisant le portrait et le commentaire social. Qu’ils soient seuls ou en groupe, l’important pour Malgosia c’est avant tout de questionner les gestes et les comportements de ses modèles. Des moments de vie spontanés figés, qui font écho au travail du photographe belge V. Beeckman, exposé lui aussi pour la première fois au musée, Galerie 1.
« La spontanéité reprend le dessus »
Que ce soit dans ses projets de photographie sur les femmes comme « Travail. Femmes d’Airbus » en 2012 ou d’habitants « Habitants. Fragments » en 2009, Małgosia Magryś met le quotidien de l’humain au centre de son travail : «La photographie me vient de l’obsession de l’autre et de la fascination de banals faits et gestes de mes contemporains. J’enregistre les petites histoires de la vie quotidienne qui se déroulent tous les jours sous mes yeux. Le plus souvent elles concernent des situations que les gens eux-mêmes ne considèrent pas comme photographiables. On s’oublie ou on oublie de paraître, les sourires ne sont pas toujours affichés, les tenues pas tout à fait arrangées, les poses semblent parfois quelconques. » Une photo posée façon Instagram ? très peu pour elle. Les imperfections, le non calculé, c’est avant tout la spontanéité qui stimule cette dernière : « La spontanéité reprend le dessus, n’offrant pas toujours une image approuvée ni forcement flatteuse. Ce sont exactement ces moments qui m’intéressent, les moments hors contrôle du consensus qui ne se soumettent pas aux codes de la représentation calculée de soi. »
Si vous êtes curieux de savoir à quoi vous pourriez ressembler si vous étiez pris en photo dans la rue, rendez-vous au Chateau d’Eau jusqu’au 17 mars !