Un village au cœur de Toulouse

La place de l’Estrapade, dans le quartier Saint Cyprien, se niche au centre de Toulouse. Orné de ses plus belles briques roses et de ses volets colorés, ce lieu a tout d’un petit village. Zoom sur l’Estrapade, celle qui réchauffe le cœur de ses habitants.

Pour arriver à la place de l’Estrapade, on évite de prendre les transports. On flâne dans les rues toulousaines avec le soleil d’hiver sur le visage, on traverse le pont Saint Pierre où le majestueux Hôpital de La Grave domine la ville. On arrive à Saint Cyprien, où l’on passe par les quartiers afro, où coiffeurs et restaurants habitent les rues du quartier. Puis on s’enfonce un peu plus dans les ruelles et là, on trouve cette petite place. Charmante et colorée, la première chose que l’on veut y faire, c’est s’arrêter et siroter une bière avec ses amis. Mais à 14 heures, c’est le calme qui y règne. Le repos après le rush de midi ? La zénitude sudiste plutôt, loin du brouhaha des grandes villes. Les voitures y passent, certes. Mais jamais trop longtemps, et jamais en trop grand nombre. Pour preuve, les cyclistes sont les rois, et utilisent toute la route.

« C’est un peu comme un village, on se connaît tous »

A la place de l’Estrapade, on y trouve -presque- tout. Banque, fleuriste, coiffeur, bar, restaurant, fromager ou encore chocolatier. Les habitants du quartier ne se plaignent pas. En journée, comme en soirée, ils savent qu’ils ne manquent de rien. Boris, étudiant, livre son point de vue : « ici, c’est un peu comme un village, on se connaît tous. La place est si petite qu’en deux ans, je connais aussi bien le fleuriste que le patron du bar d’en face. Je ne suis jamais embêté par le « bruit de la ville ». Et pourtant le soir on sait y faire la fête ! ». Et oui, après vérification, les citadins savent comment créer une vie de quartier. Repas, soirées à thème, marché de Noël, tout est fait pour que l’on se sente comme chez soi. Le « Kashmir », restaurant indien, embaume la place de ses odeurs orientales. On a envie de s’arrêter dans la « délicieuse chocolaterie », comme nous l’indique Manon, 32 ans, et d’y acheter une gourmandise.

 

 

Elle est typique et clichée à la fois, cette place. On y ressent des aires bohèmes, modernes, mais aussi d’entant. On se sent dans le Sud ici. Mais on a l’impression que, même si elle a forcément connu des rénovations, la place est restée figée du temps où elle a été créée. Commerces et habitants se sont succédés, mais les façades, elles, sont restées comme intactes, et font tout le charme de la place. Les briques sont la définition même du surnom de « Ville rose », que porte si bien Toulouse. On y sent de la nostalgie, on a envie de rencontrer un « ancien » du quartier, et qu’il nous raconte ce qu’on y faisait avant. On a envie de voir de vieux clichés en noir et blanc, prit par des argentiques, et de connaître tout ce qu’il y a à savoir de cette place.

Un lien s’est créé

Mais finalement, on peut y admirer le lien « humain » qui orne ce lieu. Quand on regarde bien, on y voit deux amies manger chez le fromager, des cyclistes en pleine conversation, à cheval sur leur scelle, un couple s’enlacer avant de reprendre le travail… Ce qui est rare aussi, c’est que la place n’est pas « destinée » aux jeunes, comme la Place Saint Pierre, ni aux quadragénaires, ou aux retraités. Ce qui fait l’essence même de la place de l’Estrapade, c’est ses habitants. Tous cohabitent, et c’est ça qui fait de ce lieu, un endroit détaché du reste de la ville, une sorte d’« oasis » au milieu de la vie, parfois bruyante, de Toulouse. Tout le monde a su mettre sa touche sur cette place, où l’amitié et la convivialité ont l’air d’être les « maîtres mots » de ce lieu atypique. Les cuisiniers font leur pause cigarette, et l’on y récolte un simple « bonjour », qui nous fait du bien, et qui nous rappelle que nous sommes avant tout humains, nous qui passons notre temps à foncer tête baissée, écouteurs dans les oreilles, répondant à l’appel du « métro/boulot/dodo ». L’ambiance de la charmante place de l’Estrapade donne envie de s’y arrêter, et de papoter du beau temps avec des inconnus.

Et puis au détour d’une ruelle, il est toujours présent. L’Hôpital de La Grave sait toujours se faire remarquer. Imposant, on peut l’apercevoir de la place de l’Estrapade. Comme s’il veillait sur elle.

Fouillen Loïcia.

 

 

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