C’est un congrès porté sur la réformation du Front National qui s’est tenu les 10 et 11 mars à Lille. Marine Le Pen reste seule candidate à sa réélection à la tête du parti d’extrême droite.
Les adhérents du Front National comptaient énormément sur ce rassemblement depuis la défaite du parti devant Emmanuel Macron aux élections présidentielles. Marine Le Pen qui était apparue comme déroutée au débat d’entre-deux tours, en faisant un show, qui s’est avéré n’avoir aucun sens. Les frontistes étaient alors restés sur leur faim. Ce week-end s’annonce avant tout réformateur, car le parti devrait proposer un nouveau nom, et Marine Le Pen remet aussi sa présidence au vote, malgré qu’elle en soit la seule candidate.
On prend les mêmes et on recommence ?
Le Congrès réélit assez logiquement Marine Le Pen à la présidence du parti, et plusieurs personnalités politiques s’expriment devant des milliers de partisans. L’un d’eux qui est le plus attendu mais aussi le plus polémique, est un des fidèles conseillers de la campagne de Donald Trump, Steve Bannon. Attendu comme étant l’invité d’honneur pour ce congrès, le FN est loin de rompre avec son étiquette de parti xénophobe. De plus le nouveau nom « Rassemblement National » nous rappelle étrangement le slogan choisi par Jean-Marie Le Pen en 1986. Alors que les adhérents votent le retrait de la fonction de président d’honneur de Jean-Marie Le Pen pour définitivement tourner la page, le nouveau nom fait déjà débat. Marine Le Pen aurait-elle du mal à réellement écarter son père du parti ?
George, 65 ans, adhérent depuis 10 ans, nous informe : « Je pense que Marine (Le Pen), est la seule à pouvoir battre Macron aux prochaines élections, elle est passionnée, motivée et très cultivée. Pour le nouveau nom ? je le trouve intéressant et plus ouvert. » Le parti essaye donc de faire peau neuve tout en gardant ses vieux démons.
Le populisme et le nationalisme toujours au coeur du « RN »
Durant tout son discours, la présidente du parti n’a pas cessé de revenir sur les premières réformes du gouvernement actuel ainsi que les différentes affaires concernant le parti des Républicains. Elle met aussi en avant le fait d’être bien présent à l’Assemblée en déclarant « Nous sommes désormais un parti du gouvernement ». Elle revient bien sûr aussi sur des thèmes comme la « migration incontrôlée » ainsi que son euroscepticisme permanent. Pour revenir au changement de nom, Marine Le Pen veut que le parti devienne celui qui sera capable de rassembler tous les nationalistes. Le Rassemblement National n’a donc pas réellement réformé son parti et garde ses images contrastées entre xénophobie, populisme et euroscepticisme.