La ville Rose est malheureusement réputée pour la délinquance qu’elle renferme. Entre vols, cambriolages, ou trafics, Toulouse vient se hisser sur la troisième place dans le top des villes à haute délinquance. Cependant, un bilan sur l’année 2017 vient de paraître ce 13 février, et celui-ci évoque des baisses significatives de cette petite criminalité.
« C’est la première fois depuis 10 ans, que les chiffres des cambriolages à Toulouse sont en baisse ! ». C’est par ces mots que le préfet d’Occitanie, Pascal Mailhos, a entamé la conférence de presse de ce mardi 13 février, sur le thème de la délinquance, qui se tenait à la préfecture de Toulouse. Selon lui, « la tendance générale est maîtrisée » puisque celle-ci a augmenté d’1% (en 2017), pour une ville à la démographie sans cesse grandissante.
Le préfet a ensuite présenté les trois priorités pour lesquelles les services de police et de gendarmerie ont œuvré en 2017.
Le taux de cambriolages au plus bas depuis 10 ans
Pour l’année 2017, les forces de l’ordre ont constaté une baisse significative de 8,4% des cambriolages sur Toulouse, ainsi qu’un nombre d’élucidations d’enquêtes en hausse de 14,2%, pour un total de 11 000 faits.
Pascal Mailhos a remercié les nombreux acteurs (préfectures, police, gendarmerie, justice, collectivités..) de cette action, « sans qui rien n’aurait été réalisable ».
Ce travail judiciaire s’est ainsi structuré autour de deux axes : la prévention et la répression.
Dans un premier temps, une prévention auprès des habitants, des élus et des commerçants, par la diffusion de flyers, de campagnes de sensibilisation, de bulletins municipaux, etc. suivie dans un deuxième temps, d’une répression par la présence accrue des forces de l’ordre, doublée par une réorganisation des groupes d’enquêtes.
L’ensemble de cette opération sera déployé sur près de 34 communes autour de Toulouse.
Les violences crapuleuses et les vols avec violence en baisse
Pour la seconde année consécutive, les violences physiques dites crapuleuses ainsi que les vols avec violence sont en baisse tous les deux de 6,5%. Malheureusement, ces chiffres font face à une augmentation parallèle des violences physiques non-crapuleuses de 5,3%, et des violences sexuelles à hauteur de +8,5%.
La grande majorité de ces agressions sont en lien avec l’alcoolémie des personnes interpellées, ou des violences intra-familiales.
Afin d’encadrer les dérives liées à l’alcool, des maraudes de « 2nde partie de nuit », comme les nomme le préfet, ont été mises en place. Celles-ci œuvrent entre trois et six heures du matin, notamment sur les lieux festifs (telle que la place St Pierre) afin d’intervenir auprès des personnes trop alcoolisées et ainsi potentiellement sujettes aux agressions citées plus haut.
Une répression sur le débit de boissons a également été instaurée, et a mené, en 2017, à la fermeture administrative de 24 enseignes durant trois jours.
La lutte contre les trafics de stupéfiants renforcée
Toulouse est connue pour sa forte concentration en réseaux de stupéfiants. Le Mirail, Bagatelle, Bellefontaine, ces quartiers de zone de sécurité prioritaire (ZSP) accueillent depuis de nombreuses années, des points de vente (appelés « fours » par leurs amateurs) de divers stupéfiants (cannabis, résine, cocaïne…).
En 2017, les forces de l’ordre ont réussi à saisir 6 tonnes de résine de cannabis, 350 kilos d’herbe de cannabis et plus de 1 000 pieds. Concernant les drogues dures, ce sont 30 kilos de cocaïne et 3 kilos de métamphétamine qui ont été saisis, ce qui représenterait au total plus de 14 millions d’euros.
Selon Pascal Milhos, les 362 opérations menées sur les voies publiques dans ces quartiers sensibles auraient abouti à une augmentation de 40,7% d’élucidation de faits liés au trafic.
Si le travail des forces de l’ordre s’intensifie sur ces ZSP, la situation sur place, elle, s’aggrave.
Les policiers mobilisés sur place ont constaté une hausse des violences urbaines de 10%, des jets de projectiles de 160%, et des incendies volontaires de véhicules de 24%. A cet effet, l’État compte envoyer une trentaine de policiers spécialisés afin d’appuyer l’action de la police locale dans le quartier du Mirail.
Dans le cadre de cette lutte, le préfet d’Occitanie, Pascal Mailhos, rencontrera ce vendredi le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, au quartier du Mirail. Une rencontre avec les acteurs locaux de cette lutte quotidienne.
Le procureur de Toulouse, Pierre-Yves Couilleau, a ainsi ajouté : « La lutte contre la délinquance, c’est l’affaire de tous ».