Une conférence internationale sur la reconstruction de l’Irak a eu lieu lundi au Koweït. Durant trois jours, responsables politiques, organisations non-gouvernementales et représentants du secteur privés vont se concerter afin de lever des fonds pour reconstruire le pays du Proche-Orient. Le ministre de la planification irakienne annonce la somme de 88,2 milliards d’euros.
Des milliers d’habitations détruites et plus de 2,5 millions de personnes déplacées
Depuis le début des années 1980, l’Irak est le théâtre de guerres à répétition. On se souvient de l’invasion du Koweït en 1990 et plus récemment, de l’affrontement avec l’État Islamique qui a ravagé le pays durant plus de trois années. Meurtri par le feu des bombes depuis tant d’années, les villes affichent désormais des décors apocalyptiques : bâtiments en ruine et routes labourées par les obus. C’est donc un chantier titanesque qui attend le deuxième pays producteur de pétrole de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP).
« Nous estimons que les besoins totaux de reconstruction en Irak s’élèvent à 88,2 milliards de dollars », a déclaré Salmane al-Joumeili, ministre irakien de la Planification, rapporte une dépêche AFP.
Des fonds qui, selon les autorités, serviront d’abord à réhabiliter les personnes déplacées et reconstruire les services publics.
Une grave crise humanitaire
En marge des dégâts matériels, l’Irak fait surtout face à une grave crise humanitaire avec 2,5 millions de personnes déplacées qui ont fui les combats. La moitié des écoles ont besoin de réparations et plus de 3 millions d’enfants ont vu leur éducation interrompue. De même que dans les provinces sunnites d’al-Anbar, Ninive et Salaheddine, anciens fiefs de l’État Islamique, quatorze hôpitaux et installations sanitaires sont soit endommagées, soit détruites.
Les ONG ont dès ce lundi, annoncé une levée de fonds en soutien aux opérations humanitaires de plus de 330 millions de dollars, dont 130 du Comité international de la Croix-Rouge. Elles ont insisté sur le fait que « La violence (…) a détruit la vie de millions de personnes, laissant un enfant sur quatre dans la pauvreté ».
Le ministre français est sur place
La France participe également à cette conférence. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, est arrivé à Bagdad lundi pour prendre part au débat.
« Je suis venu vous dire le soutien de la France et vous accompagner. Nous serons toujours au rendez-vous. Nous l’avons été dans la participation à la coalition, nous le serons aussi dans la phase de reconstruction », a-t-il déclaré, d’après une dépêche AFP.
Il participera demain, mardi 13 février, à une réunion de la coalition internationale anti-djihadistes. Le Premier Ministre irakien Haider al-Abadi, le Président Fouad Massoum et le chef du Parlement Salim al-Joubouri seront présents.