« Ascensionner, sentir, écrire » telle est la formule imaginée par Henri Béraldi. C’est à cet homme de lettres, Parisien de naissance, que l’on doit l’oeuvre en sept tomes « Cent ans aux Pyrénées ». Bouquins dans lesquels la notion de « pyrénéisme » apparait alors pour la toute première fois.
Le pyrénéisme peut se présenter comme une manière d’écrire l’alpinisme. Mais il est important de distinguer les deux notions. Qu’est-ce que le pyrénéisme ? Il s’agit d’illustrer un certain aspect sportif, néanmoins indissociable de l’aspect émotionnel, culturel et surtout littéraire lorsque l’on atteint les sommets. Toujours selon Béraldi, le vrai pyrénéiste ne se contente pas de grimper : il ressent, il raconte, et il écrit.
Pourtant l’un des abords assez surprenants de ce mouvement, considéré comme étant philosophique, est l’origine de ses partisans… En effet, aucun, ou seulement une infime partie d’entre eux, n’est Pyrénéen, c’est à dire né au pied des montagnes.
« Pour devenir pyrénéiste à l’état parfait, il est à peu près indispensable de n’être point né Pyrénéen. [..] Le Pyrénéen de naissance est vacciné contre le microbe pyrénéiste. » Louis Le Bondidier, pyrénéiste et collectionneur français, en 1908.
Mais avant tout, il faut bien comprendre qu’un pyrénéiste est quelqu’un qui connait la montagne, et en particulier la chaîne des Pyrénées.
Le style romantique à l’assaut des Pyrénées
Outre le genre du pyrénéisme, la littérature a souvent servi de support pour retranscrire les Pyrénées. Bon nombre d’auteurs, particulièrement au XIXème siècle, ont puisé leur inspiration dans l’immensité et l’intemporalité de ces montagnes.
Lors d’un voyage avec Juliette Drouet dans les Pyrénées en 1843, Victor Hugo avait été submergé par le monumental Cirque de Gavarnie. L’homme de lettres avait alors écrit, pour décrire les lieux : « C’est une montagne et une muraille tout à la fois ; c’est l’édifice le plus mystérieux du plus mystérieux des architectes ; c’est le Colosseum de la nature ; c’est Gavarnie ».
George Sand, attirée par le thermalisme de Cauterets, était également tombée amoureuse de la région. Allant de Luz Saint-Sauveur à Lourdes en passant par Bagnères-de-Bigorre, la jeune femme restera marquée par les Pyrénées : « Enfin, nous sommes entrés dans les Pyrénées. La surprise et l’admiration m’ont saisie jusqu’à l’étouffement. […] Je ne me figurais pas la hauteur de ces masses qui touchent les nuages« .
Ainsi, nombreux encore sont les écrivains à avoir laissé vagabonder leur plume d’encre sur les Pyrénées.
Certains, plus récents, ont même été jusqu’à s’installer dans la Vallée. En effet, Paulo Coelho, mondialement connu pour ces oeuvres telles que « L’alchimiste », a acquis une propriété à Saint-Martin, commune située dans les Hautes-Pyrénées.