Tatouage, barbier, customisation de chaussures, exposition d’œuvres d’art, brunch… Toutes ces activités n’ont rien en commun. Et pourtant, Benjamin Leitz a eu l’idée de les regrouper dans un seul endroit. C’est l’idée de son concept store qui ouvre aujourd’hui ses portes dans le quartait d’Andromède (Blagnac).
De l’extérieur, c’est un salon de tatouage tout à fait classique, et pourtant son nom peut paraître étrange : « Tattoo Concept Store ». La première chose qui surprend, c’est la vitrine, très fournie : buste de mannequin, boîte de chaussures en vrac, vêtements,… le tout customisé avec des dessins de street art. Peu habituel pour un tatoueur. Mais la vraie surprise est à l’intérieur.
À gauche et à droite, où que se pose le regard, des œuvres d’art, des tableaux, des chaussures personnalisées, des écritures graff à la manière de vandals qu’on trouveraient dans les rues… Au sol, un énorme dessin peint directement sur le parquet. En parlant avec Uncle Ben, le gérant de ce concept store, on apprend que toute la décoration a été créée par lui. « Je suis un gros geek Star Wars et j’adore tout l’univers comics Marvel. Même si j’écoute un peu d’électro, je suis surtout hip-hop. Et ça, même dans mon tatouage, ça se ressent : je fais beaucoup de lettrage, de noir et blanc, et j’aime tout ce qui est old-school ». Le salon de tatouage, justement, se trouve dans une seconde salle, derrière une porte, taguée elle aussi. Dans cette boutique/salon, Uncle Ben a créé tout un espace d’exposition pour ses dessins et ses créations. Certaines d’entre elles sont même à vendre, comme cet escarpin à plateforme, peint façon « dégoulinant ».
Le concept store, un moyen de se faire connaître pour les artistes
Mais l’objectif d’Uncle Ben n’est pas seulement d’exposer son travail. Grâce à ce local spécialement conçu pour, il permet aussi à d’autres artistes de se faire connaître.
« Aujourd’hui ce sont mes œuvres qui sont exposées. Mais le but, c’est de mettre à profit cet espace pour d’autres artistes qui souhaitent montrer leur travail au public, qui pourra lui-même profiter du mien. On laisse une expo pendant un mois gratuitement. Et si l’artiste souhaite d’autres prestations, comme un Dj ou un vernissage, on peut aussi l’organiser. »
L’originalité du Uncle Ben Tattoo ne s’arrête pas là. En plus du salon de tatouage, au milieu de la pièce, sur la droite, un fauteuil de barbier en cuir attend les premiers clients. Si le barbier n’a pas encore été choisi, les instruments sont déjà en place. « C’est quelque chose qui se fait beaucoup en ce moment, qui est bien dans l’ambiance du lieu, et qui va bien avec le tatouage et son côté un peu rock’n’roll. L’idée, ce serait d’avoir un barbier une à deux fois par semaine dans le salon. »
En revanche, l’ouverture d’un salon de coiffure pour ces dames n’est pas au programme. Pour Uncle Ben, Andromède doit être avant tout un quartier basé sur l’entraide : « Je sais qu’il existe déjà un coiffeur dans la rue voisine donc je ne vais pas lui faire concurrence. L’idée c’est de travailler tous main dans la main, et pas de se mettre des bâtons dans les roues. Par exemple, les boissons que je sers lors de ma soirée d’inauguration viennent du commerce voisin. »
Enfin, Uncle Ben mise sur une dernière carte pour attirer les clients : le brunch. Avec une volonté de redynamiser le quartier le dimanche, Uncle Ben attirera aussi une clientèle différente que celle du tatouage et du barbier. « Le dimanche, on va essayer de faire bouger un peu ce quartier, où il y a du monde mais où rien n’est ouvert. Le brunch, c’est quelque chose de sympa qui permettra aux gens de venir manger un bout, boire un bon café dans un lieu typique où ils pourront bouquiner sur mes dessins, des revues, regarder tout ce que je fais. »
Le premier concept store du quartier d’Andromède
Cette idée lui apparaît alors qu’il était encore salarié dans un salon de tatouage. Benjamin Leitz, tatoueur artiste, veut s’exprimer autrement que par les œuvres qu’il dessine sur la peau. Lui qui se définit comme quelqu’un de « très très très hip-hop », souhaite montrer ses talents par d’autres moyens, sur d’autres surfaces et d’autres matières. Ouvrir un concept store pour exprimer sa créativité comme il le souhaite germe dans son esprit.
« Les tatoueurs, en général, sont tous des artistes. Ce sont tous des gens passionnés par plein de choses, et ils essaient tous de montrer un peu tout ce qu’ils font à côté. C’est un plaisir de montrer ça aux gens. La meilleure façon de se faire connaître aujourd’hui, c’est d’essayer de jouer sur plusieurs tableaux. Je ne cherche pas à prioriser une seule activité. Même si le tatouage est ce qui m’a permis de créer tout cet univers, je veux aussi amener les gens à profiter du lieu. »
Uncle Ben qualifie sa boutique/salon comme le nouveau lieu culturel du quartier d’Andromède. Ce quartier jeune, qui a commencé à prendre son essor il n’y a que 5 ans, voit ainsi apparaître de plus en plus de petits commerces et services de proximité. Cette idée originale d’Uncle Ben pourrait ainsi se répandre rapidement à Blagnac, voire dans toute la Ville rose, surtout auprès des artistes en manque de visibilité.
Crédit photos : Léia Hoarau.