À une ère où nous sommes de plus en plus confrontés aux écrans, il est possible de penser que la période du livre est révolue. Néanmoins, la lecture reste un passage obligatoire dans l’apprentissage des tout petits. Plus qu’un simple enseignement, la littérature jeunesse observe une place importante dans le développement chez l’enfant.
Captivé. C’est le mot pour décrire l’attitude des enfants présents ce jeudi matin, à la Médiathèque Odyssud à Blagnac. Avec les élèves était présente Claire Garralon, auteure-illustratrice. En ce moment même se tient le Festival Terre de Lecture, pour une édition anniversaire des trente ans. Diverses rencontres littéraires sont organisées jusqu’à fin février. Un moyen d’ouvrir les grands yeux des petits vers les infinies possibilités que leur proposent les bouquins.
Un moyen de transmettre, d’échanger, en apprenant, ou en s’amusant : voilà ce que représente la littérature jeunesse. L’enfant en vient à se poser des questions, mais aussi à faire ses propres choix, plus particulièrement à penser par lui-même. Pour Bernard Alet, éducateur spécialisé dans la petite enfance, la lecture représente une ouverture vers de nombreux enseignements, tant pour la sphère éducative, que pour la sphère professionnelle.
« La lecture chez les tout petits c’est un mode de communication, mise en relation autour d’une histoire, d’un conte, de personnages, d’imaginaire. Cela permet à l’enfant de se relier à son propre imaginaire, de s’identifier aux personnages par rapport à ses émotions » souligne Bernard Alet.
En effet, il ne faut pas négliger la lecture comme outil de socialisation. L’enfant, entouré de ses copains et copines, va apprendre à observer autrui. Il va comprendre que la personne à ses côtés ne réagira peut-être pas de la même façon que lui.
L’illustration, un moyen de « s’approprier l’histoire »
Une panoplie de couleurs et de techniques de dessins viennent compléter les histoires que l’on raconte aux tout petits. Dans ce genre de littérature, l’image et tout aussi importante que le conte. En effet, dans le cas où l’enfant n’aurait pas encore appris à lire, le dessin est un moyen de « s’approprier l’histoire, de raconter autre chose en lien avec le texte » explique Claire Garralon.
L’image renforce, ponctue, la vision que se fait l’enfant d’une histoire, d’une situation. Il devient ainsi autonome : « l’enfant va, lui-même, développer sa propre histoire, mettre ce qu’il a envie. L’enfant va expliquer à sa façon, sans forcément suivre l’adulte » ajoute Bernard Alet.
Essentielle au développement personnel de l’enfant, la littérature jeunesse permet aussi d’ouvrir l’esprit sur la réalité, certes, mais aussi sur l’imaginaire. Tant pour les mots, que pour les dessins, Claire Garralon le dit : « C’est un domaine riche. On peut inventer une histoire juste en dessinant aussi. Mais il y a de quoi faire, c’est vraiment sans fin« .