Face à l’étau de mensonge qui compressait Jonathann Daval, celui-ci a avoué , à ses avocats, le meurtre de sa compagne, Alexia Daval, ce mardi. Le cas d’un homme qui s’est vu dépassé par sa propre mise en scène.
C’est l’affaire qui défraie la chronique des faits-divers depuis près de trois mois.
En octobre dernier, Jonathan Daval contacte la police pour rapporter la « disparition de sa femme », qui ne serait pas revenue de son jogging.
Après quelques jours de doutes et de tension, les peurs se confirment et le corps de cette jeune employée bancaire de 29 ans est retrouvée carbonisée, dans les bois de Gray (Haute-Saône), à quelques kilomètres de leur lieu de vie.
Une mise en scène macabre
Un voile de deuil vient s’abattre sur le petit village de Gray-la-ville, touchée par ce drame sans précédent. Jonathann Daval apparaît, lors de l’enterrement, au côté de ses beau-parents, le visage lourd de tristesse, où les larmes et les sanglots se mêleront. Il organisera alors une marche en l’honneur de la mémoire de sa conjointe, où près de 8 000 personnes marcheront à leur côté.
Multipliant les prises de parole en publique, il est toujours accompagné du soutient des parents de la victime, qui voit en lui un veuf éploré. Se plaçant en victime, il lance des appels pour retrouver le meurtrier.
Un cluedo sordide, où le maître de la partie est également le coupable.
Mais plus le temps passe et plus les arguments du veuf paraissent flous et incohérents, ce qui vient soulever des questions au sein de la police.
La pression s’accentuant, et rongé par les remords, il avouera ce mardi, le meurtre « par accident » de sa compagne à ses avocats.
Une scène de ménage mortel
Tout serait parti, selon les propos de son avocat Randall Schwerdoffer, d’une « dispute qui a mal tourné . Ce n’était pas la première dispute, des disputes qui pouvaient être assez violentes. Jonathann a essayé de la maîtriser, ça a dérapé et petit à petit, il l’a étouffée. Après, il a été dépassé. »
Paniqué, il a alors roulé le corps dans un drap avant de l’emmener dans les bois de Gray, à bord de son utilitaire qui confirmera le trajet grâce au GPS du véhicule. Le corps sera alors dissimulé sous les branchages. Si la dépouille a été retrouvée calcinée, Jonathann maintient son innocence sur ce fait.
Devant les caméras, l’avocat du tout récent coupable dresse le portrait d’une victime, fragile, qui, dans un moment de colère, a perdu tout ces moyens.
Randall Schwerdoffer a ajouté que Jonathann Daval était « sincèrement anéanti par la mort de sa compagne, même s’il est à l’origine de sa mort ». « On a un garçon en très grande souffrance, qui a commis quelque chose qu’il ne voulait pas commettre, et qui a vécu comme s’il n’avait pas fait ce qu’il n’a pas voulu faire », a-t-il plaidé.
« J’ai le sentiment qu’il y a deux victimes dans cette affaire : Alexia Daval, et Jonathann Daval. »
Un argumentaire qui hérisse les poils de Marlène Shiappa, ancienne secrétaire d’Etat à l’égalité homme femme.
« Je ne rentre pas dans cette affaire judiciaire, je lutte contre la banalisation des violences conjugales: ça suffit ! Les médias ont une responsabilité. Rien ne justifie, n’excuse que l’on frappe, tue sa femme ! Rien ! » https://t.co/FUj1wEkmT6
— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 31 janvier 2018
Jonhatann Daval au pied du mur
Durant la conférence de presse, ses avocats ont déclaré : « Nous avons assisté Jonathann lors de sa dernière audition […] « Nous ne défendrons pas un meurtrier, un assassin. Nous défendrons un jeune garçon qui, dans une crise de couple, a tué son épouse par accident ».
Aujourd’hui, Jonhatann Daval est en garde à vue, et doit comparaitre devant les assises pour meurtre sur conjoint, sans que la préméditation ne soit encouru.
Il encourt actuellement, la réclusion criminelle à perpétuité.