Au cours d’une interview accordée à la chaîne de télévision britannique ITV et diffusée dimanche soir, le président américain Donald Trump s’en est pris à l’Union Européenne. Il juge les relations commerciales entre les deux continents « très injustes » et envisage d’éventuelles représailles.
« Je pense que cela finira clairement à son détriment »
Le milliardaire s’est confié sur le problème des États-Unis à écouler ses produits en Europe, alors que cette dernière exporte les siens sur le continent américain avec « très peu de taxes », voire « sans taxes ».
« J’ai beaucoup de problèmes avec l’Union européenne et cela pourrait se transformer en quelque chose de très gros (…) du point de vue du commerce », déclare le président américain, avant d’ajouter : « Nous ne pouvons faire entrer nos produits. C’est très, très dur. Et pourtant, elle [la France, ndlr] envoie ses produits chez nous : pas de taxes, très peu de taxes. C’est très injuste. Elle n’est pas la seule, d’ailleurs. Je pourrais nommer beaucoup de pays et d’endroits qui le font. Mais l’Union européenne est très, très injuste envers les États-Unis. Et à mon avis, cela va vraiment se retourner contre elle. »
Au sujet des échanges commerciaux transatlantique, les États-Unis n’en sont pas à leur première querelle. Il faut rappeler que Donald Trump a été élu sur un programme aux intonations protectionnistes et que, tout au long de sa campagne, ils se flattait de vouloir protéger les travailleurs et les entreprises américaines. En ce sens, le républicain a souvent accusé des pays étrangers de pratiques commerciales déloyales, notamment son principal partenaire commercial, la Chine.
Il a finit par mettre ses menaces a exécution puisque l’administration américaine a instauré la semaine dernière des « droits de sauvegarde » sur des panneaux solaires importés de Chine, mais aussi sur les grandes machines à laver fabriquées en Chine, en Corée du Sud, au Mexique en Thaïlande et au Vietnam.
En ce qui concerne l’Europe, le président américain s’est déjà accroché avec l’Allemagne, dont il juge l’excédent commercial avec les États-Unis excessif. Il a menacé d’instaurer des taxes douanières en représailles pour réduire le déséquilibre. Il prévient que « cela finira clairement à son détriment ».
L’Union Européenne « prête à réagir »
Face aux éventuelles menaces du président américain, l’Europe se dit « prête à réagir rapidement et de façon appropriée au cas où ses exportations seraient affectées par des mesures restrictives de la part des États-Unis », a prévenu lundi la Commission européenne.
Lors du point presse quotidien de la Commission à Bruxelles, le porte-parole de l’exécutif européen Margaritis Schinas s’est exprimé : « La politique commerciale (…) ce n’est pas un jeu avec des gagnants et des perdants. Nous, ici, dans l’Union Européenne, nous croyons que le commerce peut et doit être bénéfique à tous », avant d’ajouter : « Nous pensons aussi que le commerce doit être ouvert et juste, et basé sur des règles ».