L’expérience « zéro déchet » dans la salle de bain

La vente de produits en vrac se vulgarise de plus en plus, que ce soit dans les magasins bio ou en grandes surfaces. Les consommateurs y voient un réel gain économique en plus de faire une bonne action pour la planète. Mais il est possible d’aller plus loin que la cuisine avec le « zéro déchet » : notamment dans la salle de bain. 

« C’est impressionnant de voir le concentré de déchets inutiles dans une si petite pièce », s’étonne Françoise Chatenoud, gérante de l’épicerie Ô Local Bio. Entre le shampoing presque fini dans la cabine de douche et son jumeau tout neuf, idem pour le gel douche, et les dizaines de produits qu’on utilise que quand l’idée nous traverse l’esprit, les emballages non-réutilisables pullulent dans notre salle de bain.

Plus besoin de nous convaincre, nous savons déjà que les compositions sont plus saines, plus naturelles, que la planète ne fera que nous dire merci et qu’économiquement parlant, nous serons gagnants sur le long terme. « C’est décidé, je passe au zéro déchet ! », c’est une idée qui nous a déjà effleuré… Manque d’informations, de motivation, d’argent, elle est arrivée aussi vite qu’elle est repartie. Ô local bio, Day by day et Ceci et cela, épiceries spécialisées dans le zéro déchet, nous aident à faire la transition.

Y aller étape par étape

Les professionnelles sont unanimes : il faut commencer par les produits basiques. « C’est peut-être plus facile d’utiliser du savon et du shampoing solides avant de passer au déodorant solide ou sous forme de crème« , reconnaît Laurine de « zéro waste Toulouse« .

« Le jour où on termine son tube de gel douche, on passe au savon« . Rien ne paraît plus simple à première vue. Et puis, on en vient à imaginer le prix annoncé en caisse lors du réapprovisionnement. « Le prix peut freiner », avoue Marion Lefeuvre, employée chez Ceci et Cela. « Mais c’est un investissement, c’est amorti sur le long terme », renchérit Françoise Chatenoud. La plupart des produits proposés en zéro déchet sont vendus en grande proportion. Un déodorant solide durera jusqu’à cinq mois et les cotons, serviettes hygiéniques ou encore les cure-oreilles nous serviront à vie.

Le cure-oreille existe en bambou et en acier. / Mélissa Cruz

Ne pas oublier l' »aspect ludique« 

« C’est revenir à l’essentiel« , résume Aurélie Cassan, gérante de l’enseigne Day by Day.

Il n’y a pas que pour arrêter de fumer que l’on peut se faire aider. Il existe également des associations pour nous accompagner dans notre transition vers le zéro déchet : zéro waste Toulouse, par exemple. L’aide des blogs et des tutoriels sur internet est également à ne pas négliger. « On peut fabriquer nos propres produits d’hygiène, des ateliers se mettent en place, il y a un côté ludique !« , s’enthousiasme Françoise Chatenoud.

Quelques exemples de « routines »

Le plus agréable dans la salle de bain, c’est de pouvoir prendre soin de soi. Un seul principe à respecter : si je ne peux pas ingérer le produit, alors je ne peux pas l’appliquer sur mon corps.

Pour nos cheveux, on mise sur un masque à base d’huile de coco éventuellement accompagnée d’huile végétale de ricin pour les faire pousser. Et après le shampoing, on hydrate nos pointes avec de l’huile végétale sèche, comme l’argan.

Le savon d’Alep s’occupera de notre corps comme de la prunelle de ses yeux. Il faut le reconnaître, il a une odeur particulière, mais il a surtout de nombreuses propriétés adoucissantes et hydratantes, notamment grâce à la présence d’huile de laurier dans sa composition.

Enfin, l’huile de colza démaquillera parfaitement bien notre visage (l’huile choisie est à adapter selon le type de peau). « Au moment de rincer à l’eau claire, j’ajoute juste un peu de miel, ça remplace le savon« , explique Marion Lefeubre.

La cup ou les serviettes hygiéniques lavables remplacent les 150 kg de déchets qu’une femme peut produire tout au long de sa vie en consommant des protections féminines. / Mélissa Cruz

 

Les indispensables « zéro déchet » de la salle de bain selon les professionnelles : la serviette hygiénique lavable, le déodorant solide et le cure-oreille.

Les cotons lavables font l’unanimité sur l’aspect pratique. Dans la catégorie loufoque, les avis divergent.  « Il est vrai que pour utiliser certains produits, il ne faut pas être dégoûté de son corps« , plaisante Marion Lefeubre. Les serviettes hygiéniques lavables ou la cup, par exemple. Le cure-oreille est également cité ainsi que la brosse à dent compostable : il faut enlever les poils de cette dernière à la pince à épiler avant de la recycler.

Bien que l’utilisation des serviettes hygiéniques lavables puisse étonnant à première vue, c’est bien le produit qui change la vie selon Marion Lefeubre et Aurélie Cassan.

Zao est la seule marque de cosmétiques à tendre vers le « zéro déchet ». Elle est française, biologique et ne teste pas ses produits sur les animaux. Son cheval de bataille : lancer un produit et le rendre rechargeable en ne changeant pas sa composition.

Les produits disponibles sur le marché sont de plus en plus nombreux. À venir, l’eye-liner et le mascara rechargeables.

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