À l’occasion de la Journée internationale du sport féminin, Le 24 Heures vous propose une série de 4 portraits inédits de personnalités du paysage sportif féminin.
À 24 ans, Nisrine Naoudi s’est engagée avec le Montauban FC en novembre 2017. Elle débute le football à 5 ans, au FC Graulhet. Entourée de frères accros au ballon rond, c’est tout naturellement qu’elle s’oriente vers ce sport. Elle est repérée par le Toulouse FC l’année de ses 13 ans, et y évoluera durant 7 saisons jusqu’en catégorie U19 National et D1. Après un passage à l’AS Muret (D1) et à Portet-sur-Garonne (DH), elle rejoint le club montalbanais. Passionnée de sport, elle souhaite transmettre son goût pour l’effort physique en devenant professeur d’EPS. Elle est actuellement en master 2 MEEF.
Être sportive de haut-niveau représente une fierté pour beaucoup. Certains épisodes de son parcours ont particulièrement marqué Nisrine. « J’ai eu la chance de participer très jeune avec l’équipe A de la sélection marocaine à la qualification de la Coupe d’Afrique des Nations, raconte-t-elle. J’ai pu également effectuer plusieurs matchs en D1 face à des grands clubs comme l’Olympique Lyonnais. J’ai aussi participé avec l’équipe universitaire de l’Université Paul-Sabatier aux Championnats d’Europe. »
Entre clichés, médiatisation et évolution des mentalités, la bataille fait rage
Les clichés sont nombreux dans le sport féminin. Pas assez résistantes physiquement, trop peu agiles… Les femmes subissent la méprise de nombreux hommes sur bon nombre d’aspects. Pour Nisrine Daoudi, ces pratiques tendent à disparaître, les mentalités étant en constante mutation. « Il y avait beaucoup de stigmatisation quand j’étais jeune. Le sport était plus à connotation masculine, notamment dans le football. Globalement, à titre personnel, je n’ai pas subi beaucoup de propos déplacés étant jeune. J’entendais surtout les garçons dire « tu ne peux pas te faire dribbler par une fille », c’était humiliant pour eux, explique-t-elle. Avec le temps, on s’aperçoit que le sport féminin est de mieux en mieux intégré. La médiatisation du football féminin y a beaucoup contribué, avec la présence de véritables personnalités comme en Équipe de France. Cela contribue à l’évolution du football féminin depuis 1993, c’est beaucoup plus ouvert », poursuit la footballeuse.
La médiatisation du sport féminin a enclenché une véritable mutation des mentalités, ce qui permet aux femmes de s’exprimer librement sur le sujet et de revendiquer leur place dans le monde du sport : « La femme se fait un peu plus présente dans le paysage sportif. On a la chance de pouvoir avoir une évolution au niveau médiatique. On rattrape un peu l’écart qu’il y a entre le sport masculin et féminin. D’ailleurs, on essaie continue à se battre pour que les femmes et les hommes soient sur un pied d’égalité », détaille Nisrine Daoudi. Elle lutte pour cette cause lors de divers projets. « Je participe à des évènements qui consistent à parler du sport féminin. Cela permet d’aider à le développer. Divers évènements sont mis en place par différents acteurs du sport féminin permettent de faire changer les mentalités, et de faire évoluer la place dans le monde du sport. »
Une volonté de transmettre ses valeurs
L’ancienne joueuse des Violettes possède une véritable âme de grande soeur. Elle tient à apporter ses conseils aux jeunes filles, et aux femmes qui n’osent pas se lancer dans la pratique d’un sport. « Il faut leur faire comprendre les bénéfices de faire du sport. Pratiquer un sport, c’est tout d’abord s’évader, s’amuser, se retrouver entre ami(e)s mais aussi préserver une bonne hygiène de vie et une bonne silhouette. Le sport est essentiel pour grandir, et aider à surmonter certains évènements de la vie, explique la joueuse montalbanaise. Il faudrait laisser la liberté aux femmes de choisir le sport qu’elles aiment, qu’il soit plus connoté masculin ou féminin. Certaines femmes n’osent pas faire de sport du fait du regard des autres. Il faut que les jeunes filles laissent parler leur passion, pour peut-être la transmettre à leurs enfants, car ce sont de futures mamans. Il faut surtout garder une bonne santé, et profiter du plaisir que le sport apporte.»
Nisrine Daoudi est également engagée contre la pauvreté sur le continent africain, où une école de football à son nom a ouvert. Elle a tapé dans l’oeil de son fondateur, en distribuant de l’eau et des équipements de sport à des enfants défavorisés lors de sa participation aux qualifications à la Coupe d’Afrique, avec le Maroc.