La Réquisition Abbé-Pierre a soufflé sa première bougie ce samedi 20 janvier. Installée dans un ancien bâtiment de l’hôpital La Grave, elle offre un toit à des dizaines de familles avec enfants. Pour se faire connaître, échanger avec les Toulousains et continuer à alerter les institutions, une journée portes ouvertes était organisée dans la matinée
Vous avez peut-être déjà vu cette façade dans les rues de Toulouse. Il s’agit de l’ancien bâtiment du service dermatologie de l’hôpital La Grave. En janvier 2017, dans le cadre de la campagne « Un toit pour apprendre », qui lutte pour l’accès au logement des enfants scolarisés et sans-abris, il a été réquisitionné.
Soixante-dix personnes, dont trente enfants, ont ainsi pu emménager dans les différentes salles de soin de l’établissement. Un an après, vingt-neuf d’entre elles ont été relogées. « En un sens, c’est positif, mais cela veut aussi dire que des familles n’ont toujours pas trouvé de solution d’hébergement, de logement ou en centre d’accueil de demandeurs d’asile », résume François Piquemal, porte-parole du Droit Au Logement (ou DAL) à Toulouse.
Le bâtiment de la Réquisition Abbé-Pierre. Crédit : Chams Iaz
La Réquisition Abbé-Pierre ouvre ses portes
Le brunch a lieu dans le hall du bâtiment. Les enfants jouent sous les tables ou avec la lumière du vidéoprojecteur. Sur les tables : du café, des jus, des boissons gazeuses, des chocolats et des pâtisseries. Sur le mur, les photographies en noir et blanc de Mohamed Fayçal Touati défilent. Ce dernier, professeur de philosophie, suit le quotidien de la Réquisition Abbé-Pierre depuis ses débuts. Il est venu avec son appareil photo pour capturer ce moment. Ses clichés sont exposés dans la librairie Ombre Blanche jusqu’au 22 janvier prochain.
« Il s’agit d’une sélection de vingt photos. Elle a été faite avec les familles, de manière collective. Et à chaque vernissage, elles sont présentes », souligne le photographe.
C’est dans une ambiance conviviale qu’une dizaine d’habitants, des militants du DAL et quelques Toulousains ont partagé un brunch. « C’est l’occasion d’échanger, de rencontrer les familles et de se faire connaître », explique Cédric, le gérant de la Réquisition Abbé-Pierre. « Aujourd’hui, c’est une petite déception, car peu de monde est venu. Mais pour que les familles puissent rencontrer davantage de personnes, nous allons ouvrir trois salles au public », annonce-t-il. Une salle de bibliothèque sera accessible dès la semaine prochaine.
« Je vais aussi mettre en place des ateliers créatifs. On fabriquera des bijoux, on fera des pâtisseries, ou encore de la couture », ajoute-t-il.
Diaporama sonore : entrez dans la Réquisition Abbé Pierre
À travers les témoignages des familles et de Cédric, le gérant, vous découvrirez le fonctionnement de ce lieu, son histoire et son devenir. À vos écouteurs et bonne immersion !