La pêche électrique coule à pic

Depuis quelques mois, cette méthode de pêche apparue en 1992, fait débat au sein de l’Union Européenne.

Interdite dans tout l’Europe depuis 1998, sauf aux Pays-Bas, la pêche électrique est pointée du doigt pour concurrence déloyale à l’égard des pêcheurs français, mais également pour son impact néfaste sur la faune et la flore marine.
Le Parlement européen de Strasbourg a siégé aujourd’hui sur la question et l’issue est sans appel : cette pratique de capture marine est abolie.

Un retour à la pêche traditionnelle …

Les eurodéputés ont soutenu en grande majorité l’interdiction: 402 d’entre eux l’ont approuvée, contre 232 qui s’y sont opposés.
En cause, un abus de la part des Pays-Bas qui possédaient plus des 5% de chalutiers à impulsion tolérés par l’Union européenne, mais également à cause la concurrence déloyale qu’ils représentent sur le marché pour les pêcheurs français, et notamment ceux du port de Dunkerque qui voient les fonds marins dépouillés de tout poisson.

Sur le plan environnemental, cette pêche, vantée par les Pays-Bas, aurait selon l’ONG Bloom un impact néfaste sur les poissons, leurs oeufs, et leur environnement.
 On constate ainsi « que les poissons remontés dans les chaluts montrent souvent des brûlures, des ecchymoses et des déformations du squelette consécutives à l’électrocution », selon l’ONG Bloom, sur leur site internet.
Les décharges électriques auraient également un impact sur le développement des embryons en entraînant leur déformation.

…au grand damn des Pays-Bas

Cette nouvelle vient plomber le moral des pêcheurs Néerlandais, qui venté cette méthode, pour ces effets « bénéfique » sur le monde marin.
Ces filets, équipés d’électrodes, vont étourdir les poissons à l’aide d’un choc électrique. Ils vont alors remonter dans les filets du bateau, ce qui évite de venir racler les fonds marins, comme avec la pêche traditionnelle.
Le fait de ne pas racler les fonds marins vient apporter un second avantage à cette méthode : une consommation moindre d’énergie.

Ainsi l’énergie habituellement utilisée à ratisser les fonds, est économisée, réduisant les émissions de CO2 des chalutiers.
Elle diminuerait également de 50% les captures accessoires, c’est-à-dire les espèces qui n’intéressent pas les pêcheurs, habituellement rejetées à la mer.

Cette décision ne viendra impacter la flotte que de 84 bateaux néerlandais, les seuls autorisés jusqu’alors, à pratiquer ce type de pêche.

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