La formation idéologique, point névralgique de la Jeunesse Communiste

La formation politique est l’une des principales raisons d’être des jeunesses de parti. Au sein de la Jeunesse Communiste, c’est même un atout essentiel dans un but révolutionnaire. Alors comment cette formation est-elle dispensée ? Élément de réponse.

« La formation, ce n’est pas juste faire des débats, mais s’armer idéologiquement avant la révolution socialiste », commente Théo P. secrétaire à la formation de la fédération Haute-Garonne du Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF). Aujourd’hui, tous les partis ou mouvements politiques français ou presque proposent, par le biais de ses branches dédiées à la jeunesse, des formations culturelles, politiques et idéologiques. Concrètement, ces formations n’ont qu’un seul but, renforcer l’engagement et la motivation des adhérents au travers de débats ou d’ateliers visant à approfondir leurs connaissances avec une vision politique. Ainsi, en Haute-Garonne du côté de la Jeunesse Communiste – l’autre nom du MJCF – des activités sous plusieurs formes sont proposées. « Tout d’abord, on a ce que l’on appelle les Dimanches Rouges où militants et sympathisants se rassemblent pour une présentation d’un sujet faîte par un camarade ou un intervenant extérieur puis il y a un débat », explique Théo. « Il y a un cycle, qui est choisi selon les besoins ou les envies, que l’on décline sur plusieurs dates. Par exemple, ça peut être sur le sport, la laïcité, le fascisme, la santé.

En ce moment, c’est l’art, on a fait sur le cinéma, dimanche prochain ça sera sur la bande dessinée et le communisme. L’intérêt, c’est que les militants qui font la formation se forment encore plus sur le sujet en faisant les recherches et en même temps, ça permet, à ceux qui assistent à la formation, d’avoir une analyse marxiste, des armes idéologiques sur certains sujets et d’être formé comme ça. C’est notre première grande structure de formation », précise-t-il.

De la réflexion à la création

Outre les Dimanches Rouges, les Jeunes Communistes de Haute-Garonne organisent ce que Théo appelle des « campagnes », sorte de discussions ouvertes sur des sujets définis avec l’aide de support. « On a deux campagnes en ce moment. Une première sur la santé et une seconde appelée Ma République. Ma République c‘est une campagne qui permet de développer quel modèle de société nous, les jeunes communistes nous imaginons. L’idée, c’est d’écrire Ma République … et de coller un adjectif. Par exemple, Ma République est démocratique ou laïque, féministe, écologique ou encore internationaliste. Nous ce qu’on fait, c’est qu’au niveau de chaque groupe (à Toulouse, il y existe cinq groupes, ndlr) il y a une réunion par mois durant laquelle est demandé au militant de faire un débat sur un thème donné à l’avance. Là par exemple en janvier et février le thème est Ma République est féministe. Chaque groupe doit discuter du sujet, travailler dessus et produire quelque chose. Nous, nous regroupons tous ces éléments pour en faire un livret à la fin qui sera donné aux jeunes militants », explique Théo avant de rappeler l’objectif.

« L’intérêt est alors de faire travailler les jeunes communistes sur un sujet, pour les pousser à la réflexion et ensuite en tirer un livret qui présente de manière offensive nos propositions pour une autre société », précise-t-il.

Cadres formes et discussions

Si la fédération de Haute-Garonne du Mouvement des jeunes communistes de France semble bien rodé sur la manœuvre à suivre pour former et aiguiser le sens critique de ses militants, elles ne peut toutefois pas toujours offrir un suivi personnalisé dès le départ. « Dans l’idéal, il faudrait bien sûr pouvoir faire des formations à chaque adhérent qui rentre dans la jeunesse communiste. Après dans les faits, il faut savoir que la JC est une organisation de jeunes comme son nom l’indique donc on n’est pas aussi bien rodé ou structuré que l’est le Parti Communiste Français« , confie le secrétaire dédié à la formation.

« Donc ce que l’on fait, c’est que dès qu’on a une accumulation de nouveaux militants comme ça a été le cas en janvier par exemple, nous organisons une formation dédiée aux jeunes adhérents. Il faut savoir que pour la formation, même s’il y a des cadres formels (Dimanches Rouges, Ma République …, ndlr), ce qui est intéressant à la JC aussi, c’est tout ce qui est informel. C’est-à-dire que quand on se rencontre entre jeunes communistes pour aller à telle cérémonie, à tel évènement, à telle réunion, c’est aussi dans ces moments que l’on peut discuter avec chaque camarade, que l’on peut prendre le temps d’affûter tes idées. Il y a toujours un débat possible, même en dehors des cadres formels. Moi mon rôle, c’est de créer justement ces cadres formels, mais après la JC est un vivier de d’idéologie et de discussion en permanence », tient à préciser Théo.

Il rajoute ensuite, pour conclure sur ce sujet : « en général, la plupart des personnes qui s’intéressent aux mouvements de jeunes sont déjà des personnes qui ont déjà une contestation de base. Nous l’une des premières choses qu’on leur dit, c’est que l’indignation c‘est la première forme de militantisme, c’est la colère contre quelques choses, contre la société, contre la misère en France. Ça, c’est la première forme d’indignation qui pousse les jeunes à se rapprocher de la Jeunesse Communiste. Nous ce qu’on leur dit, c’est qu’on ne peut pas faire de mouvement révolutionnaire sans théorie révolutionnaire. On ne peut pas changer la société si on n’a pas les grilles d’analyse, le bagage idéologique et culturel communiste pour pouvoir impulser un mouvement révolutionnaire ».

Un besoin de former très important donc pour les jeunes communistes qui ne voient pas de changements possibles dans la société actuelle sans passer par une réflexion théorique et marxiste des choses. Une réflexion qui a besoin d’être alimentée par des connaissances culturelles et acquises par l’échange et une possibilité que tentent de mettre en place les Jeunes Communistes et Théo pour mener à bien leurs aspirations révolutionnaires.

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