Tendre la main derrière les barreaux

Sans lien social, sans contact avec l’extérieur, la réinsertion est plus difficile. Mais dans l’obscurité des parloirs, il n’y a pas que la famille qui rend visite. Près de 1 200 inconnus donnent du temps aux détenus. Patrick, 71 ans, est visiteur de prison depuis 40 ans. 

Comment vous est venue l’idée de devenir visiteur de prison ? 

« La fraternité fait partie de mes valeurs, de nos valeurs. J’ai eu envie de m’occuper de personnes en détresse et la détresse des détenus m’a touché. J’ai rejoins l’Association Nationale des Visiteurs de Prisons il y a 40 ans. »

Quelles sont vos missions avec l’association ? 

« On a deux missions. La première c’est de rencontrer individuellement des détenus, toutes les semaines. On leur apporte une écoute et un soutien moral. Cela crée souvent une véritable relation fraternelle, familiale. Dans ces cas-là, on se tourne surtout vers le projet de sortie. La deuxième, c’est un rôle collectif. Par exemple, on organise des activités culturelles dans la prison, on tient la bibliothèque … »

Ce sont les détenus qui font appel à vous ? 

« Quand les détenus arrivent, ils sont placés dans le quartier des arrivants. Ils peuvent alors choisir s’ils veulent être accompagnés par visiteur ou pas. C’est ensuite le Spip, le Service pénitentiaire d’insertion et de probation qui affecte les visiteurs auprès des détenus. »

Le lien social est indispensable à la réinsertion ?

« Notre principal objectif c’est de maintenir ce lien social. Les personnes qui ont un contact avec l’extérieur se réinsèrent plus facilement. Les autres risquent de sortir comme elles sont entrées : isolées, fragiles. »

Découvrez le reste de l’interview et l’importance des visiteurs dans l’enquête à venir !

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