Digital Detox : quand les hyperconnectés passent en mode « off »

Avec l’arrivée de l’iPhone et la révolution du tactile, en 2007, c’est toute une société qui s’est métamorphosée. Devenue hyperconnectée, accro à ce téléphone intelligent et design, elle a aujourd’hui beaucoup de mal à décrocher…

Ils sont partout : au fond de la poche, dans la main, sur le bureau, sur la table pendant le repas, dans le lit, dans le sac, et même en voiture. Les smartphones font partie intégrante de nos vies, devenus indispensables, voire vitaux pour certains. Aujourd’hui, il est très difficile de décrocher, vous êtes d’ailleurs 64%* à déclarer ne pas pouvoir vous imaginer vivre sans votre smartphone, et 21,1% à ne pas pouvoir décrocher ne serait-ce qu’une journée. Il est utilisé dans n’importe quelle situation, aussi bien dans la vie privée que professionnelle, à tel point que, pour certains, c’est impossible de décrocher. On peut dire que le smartphone a profondément changé la société, et le comportement des Hommes.

Mais un phénomène, présent depuis quelques temps en France, commence à prendre de plus en plus d’ampleur : la « Digital Detox », ou une forme de cure pour les hyperconnectés. En effet, il s’agit là de se déconnecter volontairement de son smartphone ou d’Internet pour se ressourcer. Cela se présente de différentes manières : des astuces/conseils, des séjours déconnectés, ou encore des zones sans Wi-Fi. Si beaucoup de Français sont accros, ils sont tout de même près de 30%, selon une étude Ipsos, à vouloir faire une pause, à vouloir prendre du recul sur cette nouvelle « drogue ».

Des séjours sans smartphone pour se sevrer

Certaines entreprises se sont positionnées sur le créneau des séjours « Digital Detox ». A Toulouse, trois jeunes ont créé leur propre concept de séjour. Nommé Keywe, le site propose des « Keyweek-end » pour une douzaine d’inconnus. Le but? Relever le défi de passer 48 heures sans téléphone pour mieux rencontrer les autres, et recréer des liens sociaux.
Dans les Hautes-Pyrénées, les Grands Thermes de Bagnères-de-Bigorre ont mis en place les cures « Mains libres ». « Le plus difficile, c’est de les amener à prendre conscience de leur dépendance, annonce-t-elle. Souvent, on reçoit des cadres dynamiques en surchauffe qui viennent ici pour se ressourcer et là ils découvrent qu’ils sont vraiment accros au smartphone », déclare Charlotte Trey, psychologue aux Grands Thermes, pour La Dépêche du Midi.
Ailleurs en France, le Château La Gravière, maison d’hôte, propose à ses invités de décrocher de leur smartphone via un séjour « Digital Detox ». Une « pause numérique » pour « abandonner la tyrannie de leur omniprésence« .

Des initiatives en faveur de la « Digital Detox »

Il existe bien évidemment de nombreuses astuces et conseils pour apprendre à se déconnecter. Un blog est même entièrement dédié à la Digital Detox afin de « prendre du recul face à ce déferlement de données et de ‘mauvaises’ habitudes« .
Et pour ceux qui n’arriveraient pas à prendre ces ‘bonnes’ habitudes, certaines entreprises ont décidé de proposer la ‘déconnexion’ à la population. En Bulgarie, Amstel, une marque de bière, invite ses clients à déposer leur téléphone dans des casiers le temps d’une soirée, contre une bière offerte.

Aux Pays-Bas, KitKat a installé des « No WiFi Zone », où le Wifi est bloqué sur un rayon de 5 mètres.

Il serait difficile de le contester, mais de nos jours, Internet, les smartphones et les objets connectés se sont transformés en une véritable obsession, qui a totalement bouleversé notre quotidien et notre façon d’agir. Mais certains ont décidé de « déconnecter », développant un phénomène et une prise de conscience.
Ce lundi 6 février, c’est la journée mondiale sans téléphone portable. Peut-être un premier pas vers la déconnexion…

 

 

Quelques chiffres pour se repérer

Infographie : Marine Andrieu

(*) Sondage réalisé par la rédaction sur un panel de 161 personnes.

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