Thoma Vuille : un graffeur au chat malicieux

Thoma Vuille, alias M.Chat, installe son chat au Muséum de Toulouse du 31 janvier au 2 juillet 2017. Musées, galeries d’art, mais surtout rues… son chat a  parcouru le monde.

Il est orange. Il est perché sur les toits et les murs des rues. Il arbore un large sourire. Le chat de Thoma Vuille, alias M.Chat, a fait le tour du monde. Cuba, Pékin, Sarajevo en passant par Trouville-sur-Mer, de gouttières en gouttières son chat apparaît dans les lieux les plus inattendus.

 

M.Chat sur la façade d’un immeuble à Lisbonne. / Gatinas

 

M.Chat est aussi présent sur la colline de Trebevic à Sarajevo. / CC

 

Son chat est même représenté à Sète. /CC

 

Le street artiste a fait ses débuts avec son félin au sourire hypnotique, sur les murs en 1997. D’origine franco-suisse Thoma Vuille a pourtant commencé par… la peinture ! Dès 15 ans il étudie cet art à l’Institut des Arts Visuels d’Orléans de 1995 à 2001. Très vite il se tourne vers le graph. Mais son compagnon jaune ailé représente bien plus qu’un simple graffiti. Avec son large sourire nul doute, il évoque le chat du Cheshire, célèbre personnage du roman de Lewis Carroll : « Alice aux Pays des Merveilles ». Mais au delà du caractère fantaisiste et « cartoon » de l’animal, ses ronronnements ont un but dans le paysage urbain.

 « Le cadre de mon travail est la ville, ses rues, ses murs, et le regard de ceux qui l’habitent. Je cherche à créer des supports à la narration de la ville pour ses habitants, participant à la naissance et à l’échange d’une culture de proximité. », a déclaré Thoma Vuille.

 

Un chat plus humain qu’il n’y paraît

Malgré son air naïf et son sourire enfantin rempli de bonne humeur, le compagnon animé de M.Chat n’a pas fait l’unanimité. Trois mois de prison ferme ont été requis à son encontre. En effet, il avait sorti de sa palette deux chats, deux oiseaux et huit roses, sur deux panneaux blancs masquant une surface en travaux de la gare du Nord, à Paris. « Je suis juste un humain qui a envie d’exprimer son humanité aux autres humains dans des endroits inattendus, et on fait de moi un criminel. Je suis peut-être un peu naïf, mais je reste persuadé que peindre sur un mur n’est pas un délit passible de prison. », s’est désolé le grapheur.

 

la semaine dernière, Monsieur Chat était poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir peint un chat sur un support provisoire destiné à être recouvert, cette fois non plus par la RATP (vous vous souvenez de la station Châtelet, pour laquelle son avocate, Agnès TRICOIRE, avait fait annuler les poursuites), mais dans une gare parisienne (support en plâtre destiné à recevoir un habillage de mobilier sous forme de parement métallique dont vous verrez le début de l’installation dans la photo ci-joint. Actuellement le dessin est complètement recouvert par une paroi métallique opaque). Outre le fait que le parquet s’est trompé d’article dans la poursuite qui encoure donc la nullité,  le délit de dégradation d’un bien appartenant à autrui n’est pas constitué, car la dégradation même légère suppose d’être permanente. En outre, une oeuvre n’est pas une dégradation mais une amélioration. En l’espèce éphémère.  Mais le 15 septembre, devant la 29ème correctionnelle de Paris, le procureur de la République a requis trois mois fermes ! Pas avec sursis. Ferme!  Cet ami des arts se fonde sur le fait que Monsieur Chat est en état de récidive légale. Il a en effet déjà reçu deux petites amendes auparavant. De la prison ferme, alors que la SNCF n’était pas représentée et n’a formulé aucune demande de dommages et intérêts. La nouvelle politique pénale du parquet de Paris est donc d’envoyer les artistes en prison. Quelle bonne  idée! Il faut espérer que le tribunal, qui rendra sa décision le 13 octobre, saura évaluer ce que valent un chat, 4 roses et un oiseau visibles quelques heures seulement des voyageurs de la gare du Nord. Agnès TRICOIRE Avocat à la cour Docteur en droit 10 rue Sainte Marthe 75010 PARIS Tel 01 42 01 12 63 http://www.agnestricoire-avocat.fr/

Une photo publiée par M.CHAT (@m.chat_official) le 20 Sept. 2016 à 6h22 PDT

Toujours bienveillant et chaleureux, son chat n’a pas fini de ronronner…A Toulouse l’artiste street art passe de la rue au musée.

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