Le collectif toulousain du DAL (Droit Au Logement) a tapé fort ce mercredi après-midi. Les membres de l’association se sont appropriés les locaux du service dermatologie de l’Hôpital La Grave. Ce coup de force a pour but de proposer à une vingtaine de familles, dépourvues de tout logement, un toit, en attendant de trouver un habitat sûr.
L’après-midi avait commencé tranquillement, sans réelle attente : un rassemblement au niveau de la station de métro Esquirol, une quarantaine de personnes présentes, une destination inconnue, mais une promesse, une grosse action, forte, capable de tenir en haleine n’importe qui. Et jusqu’au bout de l’intrigue, aucun indice n’a été dévoilé. On vous passe le trajet, Esquirol, puis Saint-Cyprien, pour finalement rentrer dans l’enceinte de l’Hôpital La Grave.
L’ancien service dermatologie occupé
La destination finale, le service dermatologie de l’Hôpital, une battisse située au bout de l’établissement. Dedans, d’autres membres du DAL attendaient ce beau monde. Les portes s’ouvrent, les gens rentrent, puis le collectif explique : « C’est une occupation, des militants sont ici dans ces murs depuis lundi. Cela fait 48 heures, juridiquement, il n’y a donc plus désormais qu’un procès qui pourrait nous déloger de ce bâtiment« .
Cette action a un but précis. Par le jeu de la loi, il s’agit de permettre à une vingtaine de famille, actuellement sans logements et suivies par le DAL depuis quelques temps déjà, de s’installer provisoirement sous un toit, en attendant mieux.
Une quinzaine de pièces, spartiates, dans lesquels siège encore du matériel médical encombrant, vont ainsi être mises à la disposition des familles. Les ressources de première nécessité ont été amenées dans la foulée : eau, nourriture, ou encore tapis de sol. Pour l’instant, pas de chauffage, mais le principal est ailleurs. « On fait avec ce qu’on a, on va essayer de voir avec la direction de l’Hôpital s’ils peuvent tout de même relancer le chauffage. On est ouvert à tout don, on est même prêt à acheter des couvertures etc… Le tout, c’est d’offrir quelque chose de digne à ces gens« , nous explique un militant. Parmi les nouveaux occupants, du soulagement, surtout, mais pas de grands sourires, signe que le combat n’est pas terminé.
Quelles suites ?
Cette action ne se limite pas à l’occupation, le collectif attend désormais de la part de la Préfecture une prise de conscience et un coup de pouce. « L’idée n’est pas vraiment de rester dans le service dermatologie, mais bien d’arriver à forcer la Préfecture à loger ces personnes« . Les membres de la DAL comptent donc conserver le bâtiment jusqu’à ce que leurs demandes soient acceptées. « C’est une action qui a déjà été faîte à Paris, elle s’est conclue de manière positive » nous a-t-on rappelé. Tous espèrent que la même chose advienne ici, à Toulouse.