Maroc : à Jerada, la contestation ne faiblit pas

Des milliers de personnes manifestent sans relâche depuis trois semaines dans les rues de Jerada, une ville marocaine d’à peine 43 000 habitants. Les gens en colère se sentent « abandonnés » après la mort de deux frères, Houcine et Jedouane, 23 et 30 ans, dans une mine de charbon. Malgré la fermeture définitive de la mine à la fin des années 1990, des centaines de mineurs continuent de risquer leur vie chaque jour pour extraire du charbon.

Le tragique accident est survenu le 22 décembre au matin. « À 7 heures, trois mineurs construisaient un puits d’aération. Ils ont touché une veine d’eau, l’un a réussi à sortir, les deux autres se sont noyés », raconte Said Zeroual, membre de l’Association marocaine des droits de l’homme. « Samedi 13 janvier, il y aura une nouvelle mobilisation générale », assure Aziz Nait Abbou, manifestant et étudiant-chercheur.

Ce que reprochent les habitants aux autorités, c’est de les avoir laissés à l’abandon. « On n’a pas de perspectives ici. Si l’État nous offrait une alternative économique, nous ne travaillerions pas ici dans les puits. « , s’indigne Mohammed Boujakhrout, travailleur dans les mines de charbon.

Cette commune, située au nord-est du Maroc, est l’une des plus pauvres du pays, et des plus fortement touchées par le chômage, qui avoisine les 37%. L’activité minière, certes clandestine, est la principale ressource de la population.

De son côté, le gouvernement a envoyé sur place le ministre de l’Énergie, Aziz Rebbah, qui a annoncé un « nouveau plan de développement », tant réclamé par les habitants.

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