Le torchon brûle toujours chez les pompiers

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Après des semaines de mobilisation, les pompiers se sont une nouvelle fois rassemblés pour dénoncer leurs conditions de travail. Ils étaient une quarantaine ce 2 février à battre le parvis du CHU de Purpan.

A Toulouse, les pompiers ne décolèrent pas. Ils se sont rassemblés autour de midi devant le CHU de Purpan. A l’origine de cette énième mobilisation, deux revendications : plus d’embauches pour réduire le délai de prise en charge des victimes à l’hôpital, mais aussi, une réduction des transports sanitaires pour consacrer ce temps à de vraies situations d’urgence.

« Lorsque nous transportons des victimes aux urgences, ça nous arrive d’attendre jusqu’à une heure avec le brancard avant de pouvoir être disponible pour faire d’autres interventions » s’offusque Christophe Brunet, secrétaire général au Service départemental d’incendie et de secours de Haute-Garonne (Sdis 31). « Nous sommes rassemblés pour dénoncer le manque de moyens du professionnel hospitalier. »

Christophe Brunet, le secrétaire général du Sdis 31./DR Arthur Le Maout

Un manque de moyen

Tout comme c’est le cas dans les différents services du CHU de Purpan, l’hôpital manque de moyens. Des rassemblements fréquents comme celui-ci permettent d’alerter l’opinion publique sur cette réalité. « En tant qu’usager, je serai bien content lorsque j’aurai besoin que les pompiers me viennent en aide » remarque Jean-Claude, un syndicaliste présent sur place. « Chaque année, la ville augmente d’environ 15 000 personnes à Toulouse. Il faut s’adapter à ce bassin de population. »

Afficher des banderoles, distribuer des tracts, échanger avec le personnel de santé. Voilà un moyen pour les pompiers de faire entendre leurs voix. « Si l’on supprime des fonctionnaires, on supprime des secours pour la population » rajoute Christophe Brunet. « La solution ? Il faut embaucher, mutualiser les moyens, réduire les coûts. Actuellement, les hôpitaux fonctionnent comme des cliniques privées. C’est-à-dire qu’il n’y a pas la vision de la victime. C’est une vision de la clientèle. »

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Les pompiers rassemblés devant l’entrée du CHU de Purpan./DR Arthur Le Maout

Le système actuel pose problème. Il repose essentiellement sur l’aspect économique au détriment de l’aspect humain. « Combien coûte une vie aujourd’hui ? Il ne faut pas dire que les fonctionnaires ne coûtent rien. Les pompiers, les infirmiers et la police, nous sommes là pour protéger la population. Il faut qu’il y ait une prise de conscience. »

Des discussions avec le Samu

Autre moment fort de la journée, la rencontre entre les pompiers et le Samu 31. A l’origine des discussions, une nécessité pour les gardiens des flammes de retourner sur des interventions d’urgence au lieu de perdre du temps avec des transports sanitaires. Les médecins régulateurs, en charge des appels d’urgence, n’orientent pas toujours correctement le trafic des pompiers et du Samu 31.

« J’ai parfois du mal à faire passer le message auprès des médecins régulateurs », désole Vincent Bones, responsable du Samu 31. Un échange qui a été constructif pour Christophe Brunet : « C’est une personne de bonne volonté. M. Bones a entendu notre mécontentement. »

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Les slogans des pompiers à l’encontre de leurs confrères du Samu 31./DR Arthur Le Maout

En solidarité avec le service public, les pompiers ont donné leur sang au CHU de Purpan. Une manière pour eux de rappeler leur solidarité avec le personnel hospitalier.

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Tout sourire, ce pompier donne son sang par solidarité./DR Arthur Le Maout

 

Mardi prochain, les pompiers rencontreront la direction du Sdis 31. « Bizarrement, avec les présidentielle qui approchent, les négociations reprennent » s’étonne Christophe Brunet. « La population nous soutient. Des élus et des politiques aussi. Nous ne sommes pas des voyous. Si nous ne sortons pas dans la rue, nous n’obtiendrons rien. C’est bien de faire des réunions, mais nous, nous voulons des solutions. »

Avec Léo Ardourel

 

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